Rome: Réactions au Vatican sur la nouvelle du clonage d’un embryon humain

«Le clonage viole la dignité et l’identité de la vie humaine».

Rome, 26 novembre 2001 (APIC) «Il faut espérer que la conscience humaine ait un sursaut et mette un frein à ces comportements arbitraires», a affirmé Mgr Tarcisio Bertone, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en réagissant à la nouvelle du premier clonage d’un embryon humain, annoncée le 25 novembre par le laboratoire américain Advanced Cell Technology.

«Ce qui édifie l’homme, l’Eglise l’accepte, ce qui détruit l’homme, elle le rejette», a pour sa part affirmé Mgr Javier Lozano Barragan, président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé. De son côté, le directeur de l’Institut de Bioéthique de l’université catholique de Rome, Antonio Spagnolo, souligne les enjeux économiques de l’affaire.

Interrogé par le quotidien italien Corriere della Sera en date du 26 novembre, Mgr Tarcisio Bertone a affirmé qu’il s’attendait à cette nouvelle depuis qu’il y a huit ans, «un laboratoire américain avait annoncé des expérimentations pour le clonage humain et que le pape avait réagi en affirmant ’dépassez ces limites et rien ne protégera plus l’homme d’hallucinantes manipulations’». Mgr Tarcisio Bertone a alors expliqué que «le clonage viole la dignité et l’identité de la vie humaine».

Même si les objectifs du clonage sont thérapeutiques, Mgr Bertone a ajouté que «l’embryon qui est crée sera sacrifié à l’obtention des cellules staminales. Il s’agit donc de la suppression d’une vie humaine innocente. Pour le magistère de l’Eglise catholique, l’inacceptabilité du clonage humain est clair, le pape l’a affirmé plusieurs fois et l’académie pontificale pour la vie l’a argumenté en 1997 et l’année dernière». «J’espère une réaction de l’opinion publique de tout le monde, a-t-il conclu, et je souhaite que l’on arrive à une initiative internationale pour l’unification des normes concernant la biotechnologie».

«La morale a comme horizon la finalité»

Mgr Barragan, interrogé par le quotidien La Repubblica du 26 novembre souligne qu’il faut avant tout «être très prudent». «Pour qu’une découverte soit prise en considération, a-t-il affirmé, elle doit être avant tout publiée officiellement au sein de la communauté scientifique et être l’objet de critiques de la part des autres chercheurs. Souvent, ces annonces ne sont que des feintes pour gagner un peu de notoriété publique». Mais il ajoute cependant que, «l’Eglise respecte toujours ce principe : ce qui édifie l’homme, elle l’accepte, ce qui détruit l’homme, elle le rejette. La technique comme telle, a comme horizon les possibilités, a-t- il ajouté, alors que la morale a comme horizon la finalité». Or le prélat «ne voit pas de valeurs morales dans les nouvelles provenant des USA». Enfin, le professeur Antonio Spagnolo, directeur de l’Institut de Bioéthique de l’université catholique de Rome, lié à l’hôpital Gemelli, explique dans le quotidien La Stampa du 26 novembre, que si les scientifiques s’entêtent à poursuivre la «voie du clonage», plutôt que de «poursuivre la recherche sur les nombreuses cellules staminales présentes chez l’adulte», c’est parce que se trouvent derrière «des intérêts qui sont aussi économiques». Pour lui, «il y a une grande perspective de marché lié à ce type de recherche». (apic/imed/mk)

26 novembre 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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