A Rotterman le rabbin prêche à la mosquée

Rotterdam: L’échange de prédicateurs permet de promouvoir la tolérance et le dialogue

Amsterdam, le 29 novembre (APIC) – Un échange de prédicateurs visant à encourager le dialogue interreligieux dans la ville de Rotterdam, aux Pays- Bas, a été approuvé par le Conseil municipal pour la deuxième année consécutive. L’échange de prédicateurs permet, selon les initiateurs, de promouvoir la tolérance. A Rotterman, par exemple, le rabbin prêche à la mosquée.

Le Conseil municipal a accepté de prolonger son aide financière au projet «Prêcher dans la paroisse de l’autre», dans le cadre des activités mises en place pour célébrer la désignation de la ville comme l’une des capitales culturelles européennes de l’année 2001.

Tous les week-ends de l’année 2001 un prédicateur est invité à parler durant la cérémonie dans l’église, la mosquée, la synagogue, ou le temple d’une autre communauté. Ainsi, un imam peut prêcher dans une église réformée, un pasteur protestant dans un temple hindou ou un rabbin dans une mosquée. Ce projet a, certes, suscité une certaine réticence parmi les courants conservateurs, notamment juif et protestant, néanmoins, un total de 38 prédicateurs, chrétiens, juifs, musulmans, hindous et bahai se sont prêter à cet exercice ?cuméniques

Cependant pour l’année 2002, la ville envisage un programme légèrement réduit: les prédications ?cuméniques et interreligieuses auront lieu dorénavant seulement tous les quinze jours, a expliqué Lisbeth Levi, une des coordinatrices de ce programme. Nicolien Zemering, responsable du projet pour le diocèse catholique romain de Rotterdam, a déploré la réduction des fonds alloués au projet: «Etant donné la somme de travail, je pense que le budget consacré au projet n’est pas suffisant», dit-elle.

Le rabbin Menno Ten Brink, de la synagogue libérale juive, a déclaré, pour sa part, que le manque de relations entre les membres des différentes religions à Rotterdam avait entraîné des préjugés, de l’indifférence et de la discrimination. «Je suis convaincu que c’est en apprenant à connaître l’autre que nous parviendrons à respecter davantage son héritage et ainsi promouvoir une société multiculturelle juste», conclut-il.

Ce projet ?cuménique et interreligieux a revêtu une dimension internationale en lançant une série sermon portant sur «la relation entre la justice, la tolérance et la liberté dans une société multiculturelle». C’est dans ce cadre que plusieurs personnalités ont été invitées à s’exprimer, entre autres, l’écrivain et ancienne religieuse Karen Amstrong et le rabbin Lionel Blue, tous deux de Grande-Bretagne, l’archevêque sud- africain Njongonkulu Ndungan, et le théologien et psychothérapeute allemand Eugen Drewermann. (apic/eni/sh)

29 novembre 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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