Accusés de diffamation, calomnie et discrimination raciale

Genève: Trois adeptes de la secte raélienne ont été inculpés

Genève, 16 décembre 2001 (APIC) Trois responsables suisses de l’Association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles (Nopedo) ont été inculpés mardi dernier. Ils sont accusés par l’Eglise catholique de diffamation, calomnie et discrimination raciale. Issue de la secte raélienne, l’association avait affirmé dans un tract: «les risques d’abus sexuels de la part de prêtres catholiques sont beaucoup plus grands que dans la population normale».

Le mouvement raélien, celui-là même qui prône le clonage humain ou le dialogue avec les extraterrestres, avait lancé fin avril son offensive en invitant par des tous-ménages la population à «protéger» leurs enfants et à ne plus les envoyer au catéchisme». Ils avaient qualifié les écoles catholiques de «milieu à hauts risques» et inondé le site Internet de Nopedo d’affirmations sur la pratique sexuelle des prêtres «parfois protégés par l’évêque».

Le 2 mai dernier, Me Nicolas Jeandin déposait une plainte pénale aux noms de Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire, de l’association catholique romaine de Genève, du Conseil pastoral cantonal et de 37 prêtres qui ont souhaité s’associer à la démarche. La juge d’instruction genevoise Isabelle Cuendet a inculpés trois membres de secte raélienne le 11 décembre, révèle le journal «Le Temps» dans son édition du 14 décembre.

La juge a convoqué en début de semaine deux informaticiens, soit le président et le vice-président de Nopedo, ainsi qu’une secrétaire trésorière, domiciliés dans les cantons de Vaud et Valais. Lors de cette audience, le président de l’association a déclaré que le tract avait été rédigé par Raël en personne, tout en affirmant être d’accord avec les propos publiés. Un Raël qui se trouve au Canada et dont l’intéressé ignore s’il compte prochainement faire un passage en Suisse.

Accusation générale et systématique des prêtres

Pour avoir accusé d’une manière générale et systématique les prêtres catholiques de pratiquer la pédophilie, les trois personnes ont été inculpées de diffamation et calomnie. La discrimination raciale s’ajoute car, souligne la juge, les propos en cause visent exclusivement un groupe de personnes en raison de leur appartenance religieuse

En octobre, un juge du Bas-Valais a statué pour une même affaire suite à une plainte déposée, au nom de l’Etat du Valais, par le conseiller d’Etat Jean-René Fournier. Le caractère «inobjectif et haineux» de ces textes ne suffit pas à les rendre discriminatoires, ni à mettre en péril l’ordre public, relève son ordonnance tout en ajoutant que les propos ne s’adressent pas à tous les prêtres et n’excluent pas l’existence de pédophiles ailleurs.

Contacté par l’APIC, un porte-parole raélien à Montpellier, Hubert Sauner, avait admis fin avril que le groupement cherchait à faire diversion face aux accusations de pédophilie lancées régulièrement contre lui. Et par la même occasion il tentait de mettre en cause la doctrine morale de l’Eglise, de militer pour l’abaissement de l’âge de la majorité sexuelle (»à 15 ou 16 ans», précise le porte-parole) et de prôner l’éducation sexuelle des enfants dans le sens de la «méditation sensuelle». (apic/lt/pr/bb)

16 décembre 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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