Plus de deux tiers des Français se disent catholiques
France: Un sondage révèle une augmentation de la pratique catholique
Paris, 28 décembre 2001 (APIC) Le nombre de catholiques en France s’est stabilisé, ou a même légèrement augmenté sur une période de six ans. C’est ce que révèle la dernière enquête diffusée par le journal «La Croix». Parmi ces catholiques, ils sont plus nombreux qu’autrefois à pratiquer de manière occasionnelle. Autre constat: la moitié des pratiquants ont plus de 65 ans et le taux de pratique est plus élevé chez les femmes, notamment chez celles de plus de 45 ans.
Au cours des dernières décennies, au gré des enquêtes, la courbe du nombre de catholiques diminuait régulièrement en France. D’après l’enquête réalisée en 2001 par l’institut CSA pour le quotidien catholique «La Croix», et diffusée le 24 décembre, 69% des Français se déclarent catholiques.
En 1986, ils étaient 81%, mais seulement 67% en 1994. Ces résultats portent sur 25’000 personnes, alors que les sondages de 1986 et 1994 ne concernaient qu’un échantillon de 1’000 personnes. Par ailleurs, il n’est plus possible de se baser sur les données du gouvernement, depuis que l’Institut national sur les statistiques a aboli la question sur l’appartenance religieuse lors des recensements.
D’après le sondage, 59% des Français, soit 35 millions au total, participent au moins occasionnellement à la messe. Ce qui, en considérant le nombre de catholiques, représente une proportion de 71,5%, alors qu’elle était de 60% en 1990. Quant au nombre de catholiques n’allant jamais à la messe, il serait passé durant ce même laps de temps de 23% à 14%. La pratique dite «régulière» (au moins une fois par mois) reste autour de 15% chez les catholiques depuis dix ans.
Quant à «l’assiduité dominicale», il est intéressant de voir d’après ce sondage que si l’appartenance religieuse en région parisienne se situe plutôt en dessous de la moyenne nationale, la pratique passe au-dessus. Mais c’est en Bretagne que le taux de pratique occasionnelle est le plus élevé.
La moitié des pratiquants ont plus de 65 ans
De cette enquête, il ressort aussi que les catholiques pratiquants sont plutôt âgés. La moitié d’entre eux ont plus de 64 ans. Par ailleurs, le taux de pratique est plus élevé chez les femmes, notamment chez celles de plus de 45 ans, surtout si elles sont au foyer ou retraitées. Proportionnellement plus nombreuses dans la population (52 %) et légèrement sur-représentées dans la population catholique (56%), les femmes sont aussi plus pratiquantes. Parmi les 9 ou 10% de catholiques réguliers, elles sont plus de deux fois plus nombreuses que les hommes (68% contre 32%) à participer à la messe chaque semaine.
La jeune génération apparaît nettement sous-représentées dans la population catholique. Celle-ci ne compte que 8% de jeunes de 18 à 25 ans, alors qu’ils représentent 12% de la population française. Il ressort enfin de cette étude que si les catholiques pratiquants demeurent davantage ancrés à droite (49%), 40% de l’ensemble des catholiques se disent aujourd’hui proches d’une formation politique de gauche.
Quant aux autres religions que le catholicisme et le protestantisme, on note une montée en puissance. Si 2,5% des Français disaient en faire partie en 1986, ils sont à présent 7%. Et c’est bien entendu l’islam qui progresse le plus. Les sans religions, qui étaient 15,5% en 1986 et 23% en 1994, ont maintenant baissé à 22%. Le nombre de protestants déclarés augmente légèrement pour atteindre environ 2% de la population.
«Les Français restent attachés à la question religieuse»
Mgr Gérard Defois, évêque de Lille et sociologue, précise dans une interview accordée à «La Croix» que cette enquête reflète ce que les personnes disent de leur rapport au catholicisme. Il souligne que «les Français restent attachés à la question religieuse», même s’il faut tenir compte du changement des catholiques vis-à-vis de la pratique.
«Depuis 1930 et les premières enquêtes statistiques, les sociologues définissent les catholiques en fonction de leur pratique dominicale. Ce n’est pas ce que disent les Français qui se définissent catholiques en dehors de toute pratique», relève l’évêque de Lille, qui définit les catholiques comme «une famille d’esprit majoritaire en France, avec des expressions diversifiées». «C’est cependant lors de moments importants que les catholiques se retrouvent».
Le prélat s’interroge enfin sur le «décrochage religieux visible chez les jeunes de 18-24 ans, et aussi pour les moins de 55 ans». Il estime que face à l’augmentation du nombre de pratiquants occasionnels, il ne faut pas perdre le contact avec ces autres catholiques qui manifestent une demande de célébrations et de rencontres ponctuelles. «Ces gens souhaitent appartenir à la famille catholique. Il ne faut pas les considérer comme des chrétiens de troisième zone. Ce serait passer à côté de la responsabilité de l’Eglise dans l’évangélisation». (apic/lc/at/bb)