Rome: Vente des euros du Vatican en «kits»
L’Etat pontifical pris d’assaut
Rome, 1er mars 2002 (APIC) Plusieurs milliers de personnes ont fait la queue devant une des portes du Vatican, le 1er mars 2002, afin d’acheter des «kits» de collection comprenant les nouveaux euros du Vatican. Un système d’alerte a été déclenché dans les murs du petit Etat pontifical afin de réguler ces foules de passionnés, de touristes, de pèlerins ou même de clochards.
«Si vous désirez des euros du Vatican, rendez-vous au bureau numismatique du Vatican». Cette inscription a été placardée en une dizaine d’exemplaires dans les bureaux de la poste vaticane.
Alors que l’euro devenait officiellement la monnaie unique européenne, le 1er mars, plusieurs milliers de personnes ont fait la queue, toute la journée, afin d’obtenir des euros qui se feront rares parmi les euros des autres Etats européens. Les accords en vigueur signés entre l’Union monétaire européenne et l’Etat italien – dont le Vatican dépend pour la frappe des pièces – comportent en effet un contingent monétaire limité pour le Vatican, qui s’élève à 670’000 Euros par an.
Pour se rendre au bureau numismatique du Vatican, il fallait franchir un barrage de gardes suisses, aidés pour l’occasion par des policiers italiens. Dès 5 heures du matin, des collectionneurs – pour la plupart – sont arrivés devant la porte, attendant patiemment l’ouverture des bureaux. A 9 heures, près de 1’000 personnes étaient en file, les plus prévoyants assis sur des chaises pliantes, les autres assis par terre ou restant debout.
C’est alors que les gardes ont laissé entrer les personnes, par groupe de 20. Au fur et à mesure que les personnes entraient dans l’enceinte du Vatican pour se rendre au gouvernatorat – où se trouve le bureau numismatique -, la file ne désemplissait pas. Après les passionnés qui avaient prévu le coup, arrivaient en effet les touristes et les pèlerins de passage qui, se renseignant sur la raison d’une telle file d’attente inhabituelle devant une des portes du Vatican, finissaient en bout de queue.
Totalité des «kits» épuisés
Les responsables du bureau numismatiques ont affirmé à midi qu’une grande partie de la totalité des ’kits’ était déjà vendue et qu’ils s’attendaient à ce qu’ils soient tous partis le soir même.
Au total, 65’000 «kits» de collection ont été mis en vente, soit une valeur réelle totale de 252’200 euros. Chaque acheteur pouvait acheter deux «kits», comprenant huit pièces – une de chaque – pour une valeur totale de 12 euros. Le reste de monnaies frappées à l’effigie de Jean Paul II seront distribuée plus tard dans les bureaux du Vatican – la poste, le supermarché, la pharmacie. Aucune date n’a encore été officiellement donnée.
Arrivé à 5 heures du matin, Guido est venu de Milan spécialement pour l’occasion. Il est sorti à 11 heures 30 du bureau numismatique, arborant un grand sourire malgré la fatigue de l’attente. «J’ai acheté deux «kits», un pour ma collection personnelle et l’autre soit pour l’échanger contre un ’kit’ de la République de San Marin, soit pour le revendre plus cher», a-t- il déclaré. Cette dernière solution a également été choisie par un clochard romain qui avait rejoint la file pour acheter les fameux euros afin de les revendre ensuite pour «gagner de l’argent». (apic/imed/pr)