Bulgarie: Le pape béatifie trois martyrs du totalitarisme

Il les a qualifiés de «modèles pour les chrétiens d’aujourd’hui»

De notre envoyé spécial, Antoine Soubrier

Plovdiv, 26 mai 2002 (APIC) Jean Paul II s’est rendu à Plovdiv, dans le fief des catholiques bulgares, le 26 mai 2002, pour béatifier trois religieux assomptionnistes martyrs du régime communisme en vigueur en Bulgarie dans les années 50. Il les a présentés comme «des modèles pour les chrétiens d’aujourd’hui».

La ville de Plovdiv, située à une centaine de kilomètres au sud-est de Sofia, est connue pour abriter une des plus importantes communautés catholiques de Bulgarie. C’est en effet dans cette région que les premiers religieux assomptionnistes sont arrivés en 1863. Les trois assomptionnistes bulgares qui ont été béatifiés par Jean Paul II le 26 mai, au cours d’une messe en plein air sur la place centrale de Plovdiv, sont les premiers bienheureux de cette congrégation fondée en France. Il s’agit des pères Kamen Vitchev, Pavel Djidjov et Josaphat Chichkov. L’évêque de Nicopoli en Bulgarie, Mgr Eugène Bossilkov, qui avait été fusillés en même temps que ces trois religieux, avait été béatifié par le pape en 1998.

Soulignant dans son homélie que «le courage cohérence de vie» des nouveaux bienheureux a été reconnu par leurs anciens élèves, catholiques, orthodoxes, juifs et musulmans, Jean Paul II les a présentés comme «des modèles pour les chrétiens d’aujourd’hui». Les trois assomptionnistes étaient de rites catholiques différents. Par ailleurs, l’un d’entre eux, le père Kamen Vitchev, avait été élevé par des parents orthodoxes.

Jean Paul II a ensuite tenu à rendre hommage aux orthodoxes ayant subi le martyre sous le même régime communiste. «Ce tribut de fidélité au Christ à uni les deux communautés ecclésiales en Bulgarie jusqu’au témoignage suprême. L’oecuménisme des saints, des martyrs, est peut-être celui qui convainc le plus». Au cours de la cérémonie, était présent le métropolite orthodoxe de Plovdiv, l’évêque Arsenij.

A l’issue de son discours, Jean Paul II a «exhorté» les évêques bulgares «à envisager sérieusement la possibilité de fonder de nouveau un séminaire». L’ancienne école de formation de prêtres à en effet été détruite sous le régime communiste. Actuellement, on compte 8 séminaristes bulgares, qui suivent leurs études à l’étranger, principalement à Rome.

Seulement quelques milliers de personnes étaient présentes sur la place centrale de Plovdiv, pour participer à la cérémonie. Les catholiques ne représentent en effet qu’1% de la population bulgare. Un grand podium avait été installé au fond de la place. A ses pieds, une centaine de prêtres catholiques de rites latin et byzantin-slave, venus de Bulgarie mais aussi des pays voisins, formaient un carré de couleurs noires et blanches. Dans les rangs des fidèles pressés contre les barrières, les drapeaux jaune et blanc du Vatican s’agitaient à la fin de chaque prise de parole de Jean Paul II, au rythme des «Viva papa !».(apic/imed/sh)

26 mai 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture: env. 2 min.
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