Le Vatican rappelle les principes fondamentaux

Rome: Doctrine catholique sur l’eucharistie: document en préparation

Rome, 14 juin 2002 (APIC) Alors que l’on s’attend à la publication prochaine d’un document du Saint-Siège pour rappeler les principes de base de la doctrine catholique sur l’eucharistie, le bi-mensuel des jésuites italiens, la «Civiltà Cattolica» en date du 15 juin 2002, rappelle l’évolution de cette doctrine, depuis le Concile de Trente. Cette revue, connue pour être «lue et corrigée» par la secrétairerie d’Etat du Vatican, présente en particulier les lacunes de ce Concile.

Un document sur le thème de l’eucharistie est en cours de préparation au Vatican. Même si aucune information n’a encore été donnée officiellement à ce sujet, certains affirment qu’il pourrait s’agir d’une «réactualisation» de la doctrine catholique sur l’eucharistie.

Comme le souligne en effet la «Civiltà Cattolica», «quelques expressions utilisées par les participants au Concile de Trente, sont pour nous aujourd’hui difficilement compréhensibles et donc peu significatives», si elles ne sont pas remises dans leur contexte.

La connaissance de l’environnement spirituel de l’époque est «nécessaire pour comprendre et évaluer» le Concile de Trente (1545-1563), précise ainsi la revue dès l’introduction.

Rappelant que le Concile s’est déroulé «non seulement après la réforme protestante, mais contre celle-ci», les auteurs soulignent tout d’abord le «caractère défensif» du document. «Aux violentes attaques des réformateurs, il répond en proposant la doctrine traditionnelle de l’Eglise sur l’eucharistie, en la clarifiant et en la définissant officiellement sur les points faisant l’objet de négociations les plus dures entre les réformateurs et l’Eglise catholique».

Les premières critiques contre le sacrement de l’eucharistie sont arrivées en 1379 avec l’anglais John Wyclif. Ce dernier niait la conversion de la substance du pain et du vin dans la substance du corps et du sang du Christ, parlant uniquement de transformation «symbolique». En 1415, le Concile de Constance condamna John Wyclif comme hérétique. 25 ans plus tard, un autre Concile, celui de Florence, considéra comme nécessaire de rappeler la doctrine catholique sur l’eucharistie.

Les «attaques» de Luther

Mais il fallut attendre le Concile de Trente, après les «attaques» de Luther et de Calvin, qui rejetaient catégoriquement certains aspects fondateurs de cette doctrine, par des expressions parfois «radicales et violentes». Ainsi, rappelle la «Civiltà Cattolica» en exemple, Luther qualifiait de «plus grande et plus horrible abomination» le fait de comprendre la messe comme «une bonne oeuvre» que l’homme offre à Dieu pour la rémission des péchés. De son côté, Calvin définissait la ’transsubstantiation’ «d’invention diabolique» ou encore, qualifiait l’adoration de l’hostie consacrée «d’habitude superstitieuse».

Le Concile de Trente s’est donc particulièrement attaché aux natures doctrinale et disciplinaire du sacrement, posant pour la première fois «les bases solides de la doctrine eucharistique catholique». Ces aspects, expliquent les jésuites italiens dans la «Civiltà Cattolica», font de ce Concile «le plus ’eucharistique’ de l’histoire chrétienne», bien qu’il soit accompagné de lacunes «plus ou moins graves».

La plus grave lacune

Parmi celles-ci, ils citent par exemple le fait d’avoir séparé distinctement les aspects «sacrifice» et «sacrement» de l’eucharistie. Cette lacune «la plus grave», selon eux, fut «de ne pas avoir insisté avec vigueur sur l’intime et nécessaire rapport qui existe, dans la célébration eucharistique, entre le sacrifice que Jésus fait de lui-même au Père et la participation à celui-ci à travers la communion eucharistique, non seulement spirituelle, mais aussi sacramentelle».

Une autre lacune est de ne pas avoir introduit dans la liturgie eucharistique la langue vulgaire, «ce qui était possible de faire, puisque dès les premiers siècles à Rome, on était passé, dans la liturgie, de la langue grecque à la langue latine». Les auteurs déplorent en outre le maintien de la récitation du canon de la messe en silence, «rendant ainsi difficile la participation des fidèles, qui assistaient plus qu’ils ne participaient». Autant de lacunes, conclut la «Civiltà Cattolica», que la réforme liturgique du Concile Vatican II a cherché à «combler». (apic/imed/pr)

14 juin 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!