Chaos, corruptions et chômage mettent en danger le pays

Iran: Un haut dignitaire religieux démissionne pour protester contre le courant conservateur

Téhéran, 10 juillet 2002 (APIC) Le pouvoir religieux en Iran, le chaos et la corruption sont largement montrés du doigt par l’ayatollah Jalaleddine Tahéri, dignitaire religieux et imam de la prière de la ville d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. Ce dernier a du reste démissionné pour protester contre «la situation chaotique» dans le pays, a rapporté mercredi le journal «Norouz».

L’ayatollah Tahéri, qui affirme ne «plus pouvoir tolérer le chaos» et la «corruption généralisée à tous les niveaux» du pouvoir religieux en Iran, apporte son ferme soutien à l’ex-successeur désigné puis disgracié de l’imam Khomeiny, l’ayatollah dissident Hossein-Ali Montazéri.

Dans une lettre ouverte datée de mardi, d’un ton inattendu et sans précédent depuis la révolution islamique de 1979, cet ancien compagnon de l’imam Khomeiny, fondateur du régime, décédé en juin 1989, a dénoncé les mesures policières à l’encontre de l’ayatollah Montazéri, en résidence surveillée depuis plus de 13 ans dans la ville sainte chiite de Qom (sud de Téhéran).

Le dignitaire religieux, dont la lettre est publiée mercredi par la presse réformatrice, justifie sa démission du poste d’imam de la prière d’Ispahan par «la déception, le chômage, l’inflation, la hausse quotidienne des prix, l’écart diabolique entre les pauvres et les riches, l’économie malade et la bureaucratie corrompue, les pots-de-vin, l’escroquerie, l’expansion de la consommation de drogue, l’incompétence des autorités et la défaillance de la structure politique» du régime.

Les députés d’Ispahan déplorent cette démission

«Tout cela menace l’existence même de notre pays et notre peuple», affirme l’ayatollah Tahéri, dans sa lettre que cite l’Agence France presse. Il accuse clairement l’emprise croissante du clergé et du courant conservateurs sur toutes les institutions du régime. «Que faut-il faire devant cette déviation et l’ignorance. Le Chah et les Etats-Unis ne dominent plus ce pays pour qu’on leur attribue la responsabilité de ces défaillances et difficultés», ajoute-t-il.

Dans une première réaction à ce coup de théâtre du religieux réformateur, les députés d’Ispahan au Parlement (Majlis) ont déploré sa démission et affirmé: «C’est une perte particulièrement douloureuse». (apic/ag/pr)

10 juillet 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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