Liban: La principale chaîne de TV du Liban sous le coup d’une poursuite du Parquet libanais

La LBC accusée d’inciter au «confessionnalisme»

Beyrouth, 7 août 2002 (APIC) La principale chaîne de télévision du Liban, la «Lebanese Broadcasting Corporation» (LBC), est sous le coup d’une poursuite du Parquet libanais pour avoir «expliqué un crime par des motivations religieuses».

Le procureur général de la cour d’appel, Joseph Maamari, a ordonné ces poursuites contre la LBC et son directeur de l’information pour avoir diffusé le 31 juillet des informations «incitant au confessionnalisme et troublant l’ordre public», indiquent des sources judiciaires. Les peines encourues vont de l’emprisonnement de un à trois ans et à des amendes de 50 à 100 millions de livres libanaises (330’000 à 660’000 dollars).

Le 31 juillet, huit employés de la mutuelle des enseignants du secteur privé, dont sept chrétiens, ont été tués par un coursier de la mutuelle en conflit avec sa direction sur un prêt de 12’000 dollars qu’il ne voulait pas rembourser. Le jour même, le ministre de l’Information Ghazi Aridi accusait la LBC, d’obédience chrétienne, d’avoir souligné dans son bulletin que le meurtrier, un musulman chiite, avait tué ces personnes parce qu’elles étaient chrétiennes.

La LBC avait en outre diffusé le témoignage d’un proche des victimes sur les lieux du drame, qui a insinué que le crime avait une dimension confessionnelle. Selon ce témoin, le tueur a «choisi ses victimes une à une». Cette version des faits a suscité un tollé dans la classe politique et le pays où les sentiments confessionnels sont exacerbés.

Selon le parquet, la partie du bulletin d’information concernant l’assassinat du 31 juillet tombe sous le coup de la loi pénale, de la loi sur l’audiovisuel et de la loi sur les imprimés» (presse écrite). (apic/ag/pr)

7 août 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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