Rome: Jean Paul II nomme le cardinal Giovanni Battista Re «cardinal-évêque»

Il participera ainsi à l’élection du successeur du cardinal Gantin

Rome, 1er octobre 2002 (APIC) Le pape Jean Paul II a nommé mardi 1er octobre le cardinal Giovanni Battista Re «cardinal-évêque». L’élection du nouveau doyen du collège cardinalice pourra donc avoir lieu vers la fin du mois de novembre, le cardinal béninois Bernardin Gantin, qui a actuellement cette charge, quittant Rome pour son pays natal en décembre.

Après la mort du cardinal brésilien Lucas Moreira Neves, le 9 septembre dernier, Jean Paul II devait nommer le «cardinal-évêque» manquant pour que l’élection du nouveau doyen puisse avoir lieu. Le groupe des «cardinaux- évêques» doit en effet être composé de six personnes pour une telle élection.

Le titre de «cardinal-évêque», comme ceux de «cardinal-prêtre» et «cardinal- diacre», est une distinction qui n’a plus qu’une valeur honorifique. Elle rappelle l’origine historique du collège des cardinaux, qui est né au XIIème siècle, en 1150, lorsque les évêques des diocèses entourant Rome ­ les «cardinaux-évêques» -, les prêtres des grandes paroisses de la ville ­ les «cardinaux-prêtres» -, et les diacres qui assistaient le pape dans le service du diocèse de Rome – les «cardinaux-diacres» -, devinrent son organe de consultation habituel. Ils furent appelés «cardinaux», du latin cardo-cardinis – «gond» -, parce qu’ils occupaient un poste fixe et servaient en quelque sorte de pivot à la vie de l’Eglise.

Aujourd’hui, cette distinction permet uniquement de classer les cardinaux selon un ordre de préséance. Le titre de «cardinal-évêque» est ainsi réservé à six d’entre eux, parmi lesquels se trouve le «doyen», qu’ils élisent. C’est lui qui est chargé, au moment de la mort du pape, de communiquer la nouvelle aux autres cardinaux, et de présider les «congrégations générales», – réunions plénières ­ par lesquelles ils se prépareront à voter pour son successeur. C’est également le cardinal «doyen» qui demande au nouvel élu, après le dernier vote, s’il accepte de devenir pape.

Obligé de demeurer à Rome

Parmi les «cardinaux-évêques» se trouvent actuellement le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le cardinal Roger Etchegaray, président émérite du Conseil pontifical Justice et Paix, ainsi que le cardinal Alfonso Lopez Trujillo. Les patriarches des Eglises catholiques orientales qui sont nommés cardinaux sont également des «cardinaux-évêques», mais ne participent pas à l’élection du doyen.

Ayant fêté ses 80 ans en mai dernier, le cardinal Gantin est resté le doyen du collège des cardinaux, mais n’aurait pas pu présider les congrégations générales en cas de conclave. Il avait été élu à ce poste par les «cardinaux-évêques», en 1993. A cause de cette fonction qu’il exerçait depuis 1993, il était obligé de rester à Rome. Il lui revenait en effet la charge de convoquer les cardinaux en cas de conclave, de diriger les actes d’une élection papale, de demander au nouveau pape élu s’il accepte ou non et quel nom il désire prendre, ainsi que de donner l’ordination sacerdotale et épiscopale à un pape qui ne serait que laïc ou prêtre.

Mais depuis son départ de la Congrégation pour les évêques, en 1998, il avait exprimé le désir de rentrer dans son pays natal, après 31 ans passées au Vatican. Il a toutefois attendu son 80ème anniversaire – il n’était alors plus «cardinal électeur» -, en mai 2002, pour envoyer à Jean Paul II une lettre lui demandant la permission de quitter Rome. Ce n’est que 3 mois plus tard, «après une longue attente», que le pape l’a autorisé à retourné auprès des siens.

Le départ du cardinal Gantin est prévu pour le 4 décembre prochain. Il participera donc à l’élection de son successeur comme doyen du collège des cardinaux, qui devrait avoir lieu fin novembre. Si le cardinal Ratzinger n’est pas élu à ce poste, il restera vice-doyen. Autrement, l’élection pourvoira également à son remplacement. (apic/imedia/pr)

1 octobre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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