Rien de miraculeux, affirment les médecins soignants
Inde: Polémique autour de la guérison miraculeuse de M. Besra, attribuée à Mère Teresa
Balurghat, 8 octobre 2002 (APIC) Une vive polémique est née en Inde autour de «la guérison miraculeuse» d’une tumeur de Monika Besra, attribuée à Mère Teresa. «Monika Besra a été débarrassée de sa tumeur grâce à des médicaments très puissants et par un traitement de plusieurs jours à l’hôpital de Balurghat, dans l’Etat du Bengale de l’ouest», assure l’ancien ministre de la Santé de cet Etat, Partho De.
«Monika Besra a été débarrassée de sa tumeur grâce à des médicaments très puissants et par un traitement de plusieurs jours à l’hôpital de Balurghat», a en effet assuré l’ancien ministre de la Santé de cet Etat, Partho Be.
Ce que conteste énergiquement Rome. Une commission médicale a étudié le miracle attribué à Mère Teresa et a conclu qu’il s’agissait d’une guérison ne pouvant pas être expliquée scientifiquement, a-t-on indiqué mardi 8 octobre de source proche du procès en béatification de la religieuse, indique l’Agence France presse.
L’ancien ministre de la Santé du Bengale et d’autres médecins affirment néanmoins que la tumeur cancéreuse de Monika Besra, une femme du nord de Bengale, a été médicalement traitée. Soutenant les médecins, l’ancien ministre de la Santé, présent dans la salle d’opération, conteste la guérison miraculeuse avancée par Rome, et atteste qu’elle a été médicalement guérie.
Pour le directeur de l’Hôpital public de Balurghat, Manju Murshed, qui se dit très respectueux à l’égard de Mère Teresa, il faut placer le traitement médical au-dessus du miracle dans cette affaire. Il rappelle que la patiente a été traitée à l’hôpital en 1998 par les professeurs Tarun Kumar Biswas et Ranjan Mustafi, gynécologue. Celui-ci précise qu’elle souffrait d’une tumeur, détectée grâce aux moyens techniques, puis qu’elle avait été soignée contre une tuberculose à l’hôpital universitaire du nord du Bengale.
Rien de miraculeux.
Neuf mois plus tard, un contrôle médical a attesté de la disparition de la tumeur. «Cela a été possible grâce au traitement prolongé», a estimé le gynécologue. Selon lui les médicaments prescrits contre sa tuberculose ont sans doute contribué à guérir la tumeur de la patiente. Il n’y a rien de miraculeux, a-t-il enfin estimé.
Au Vatican, on ne l’entend pas de cette oreille. Une commission de théologiens a confirmé l’avis des scientifiques consultés par le Vatican. Quant aux cardinaux et aux évêques membres de la «Fabrique des saints», ils ont formellement authentifié le 2 octobre dernier la guérison d’une femme souffrant d’une tumeur abdominale comme un miracle dû à l’intercession de Mère Teresa.
L’authentification de ce miracle est le dernier pas sur le chemin de la béatification de la religieuse de Calcutta, décédée en 1997. L’annonce de sa béatification ne saurait en effet tarder.
Le père Brian Kolodiejchuk, postulateur (avocat) du procès en béatification de Mère Teresa, actuellement à Prague, avait décidé de présenter au Vatican le dossier de Monika Besra plutôt que celui d’un Philippin guéri «miraculeusement» d’un calcul biliaire, le considérant comme plus évident. (apic/cns/afp/mmm)