Mgr Marcel Lefebvre, symbole de l’opposition au Concile.
Rome 10 octobre 2002 (APIC) L’opposition au concile s’est incarnée principalement dans la figure de Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991) et dans le mouvement traditionaliste qu’il a créé, la Fraternité Saint Pie X. Même s’il n’est pas intervenu au cours du débat sur la liturgie, il s’est montré un adversaire très actif de la collégialité épiscopale et de la liberté religieuse. Il y voyait le danger pour l’Eglise catholique de perdre son identité propre et à terme de disparaître.
Après le concile, ses critiques étaient de moins en moins nuancées. Il fonda en novembre 1970 le séminaire d’Ecône, en Suisse, afin de former des prêtres «à l’ancienne» et se proposa de les réunir au sein de la Fraternité Saint Pie X. L’autorisation que le Saint-Siège avait donnée à ce mouvement est retirée le 6 mai 1975, ainsi que celle de procéder à des ordinations. Toutefois, le 22 juillet 1976, il va au-delà et se voit frappé d’une suspense «a divinis». Sous Jean Paul II, la contestation se poursuivit. Mgr Lefebvre dénonça notamment avec virulence, en octobre 1986, la rencontre interreligieuse d’Assise. Mais une lueur d’espoir de réconciliation apparut en 1988. Toutefois, l’évêque français procéda à l’ordination de quatre évêques, conduisant à son excommunication le 1er juillet 1988.
Dans son livre publié en 1983 et intitulé «50 ans de vie de l’Eglise», le cardinal Gabriel-Marie Garrone – qui fut témoin du Concile – reconnaît que «les lendemains conciliaires ont été difficiles». «On a vu dans quelles larges mesures une satisfaction mal maîtrisée avait été à la naissance des regrettables abus que l’on a pu déplorer, dans le domaine liturgique en particulier», écrit-il. Mais «rien interdit de penser, selon le cardinal français, qu’on pourra remonter et qu’on remontera une pente malencontreusement descendue et qu’on assistera à une stabilisation des initiatives auxquelles le Concile a pu donner lieu». Au sujet de Mgr Lefebvre et de la Fraternité Saint Pie X, celui-ci ajoute qu’»il aura joué le rôle d’un avertissement douloureux, capable de contribuer au redressement général».
Actuellement, le dialogue est toujours en cours entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint Pie X. Jean-Paul II a nommé le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, en 2001, dans la tâche difficile et délicate de l’affaire des lefebvristes. (apic/imedia/sh)