La Terre sainte existe, et elle n’est pas seulement pour les juifs!

Lausanne: Le rabbin François Garaï plaide pour une coexistence pacifique au Moyen-Orient

Lausanne, 30 octobre 2002 (APIC) Le rabbin François Garaï a donné mardi 29 octobre une conférence intitulée «La terre ou le livre / y a-t-il une Terre sainte?» dans le cadre du café théologique mensuel à Lausanne. Pour ce rabbin libéral, la réponse ne peut être que positive. La Terre sainte existe mais pour les traditionalistes elle est réservée aux seuls Juifs.

«Une terre sainte, dit le rabbin de Genève, est une terre dans laquelle on peut arriver à s’accomplir totalement. Voilà pourquoi quand je prie, je demande la paix et la connaissance, la connaissance pour aboutir à la paix. C’est-à-dire la compréhension de ce qu’est mon univers et ce qui m’entoure.»

D’après François Garaï, le conflit israélo-palestinien sera résolu par ceux qui peuvent avancer au-delà d’eux-mêmes. Il suffit que les uns et les autres comprennent qu’ils peuvent vivre côte à côte sur ce territoire qui représente un lien important dans leur histoire. «Et les Occidentaux, dit- il, dont le poids est assez lourd dans l’histoire de ce conflit, ne peuvent prétendre apporter à eux seuls une solution. Elle doit venir principalement de ceux qui habitent au Proche-Orient.»

Dialogue interreligieux ou politique?

Le rabbin ne voit pas d’autre alternatives que le dialogue interreligieux pour mettre fin à ce conflit. Cette démarche a du mal à se mettre en place car elles est souvent doublée d’un dialogue politique qui tourne à l’hégémonie. Le rabbin ajoute que l’analphabétisme, qui s’accentue dans le monde arabe selon les indications de l’UNESCO, ne fera pas avancer le processus de paix au Proche-Orient.

La conférence s’inscrivait dans le cadre d’un café théologique organisé chaque dernier mardi du mois de 19 h 15 à 20h 45 par les Eglises catholique et protestante de Lausanne. A sa deuxième année, ce café théologique propose, selon les Eglises organisatrices, un lieu où les questions de la vie, de la mort, du sens, de Dieu, peuvent être débattues librement. Selon Jean-Daniel Hostettler et Béatrice Vaucher, animateurs de ce café, c’est par cette voie qu’on pourra faire comprendre au monde que la spiritualité appartient à tous. (apic/dng/bb)