1.1.1.2 Liban: Les reliques de Thérèse de Lisieux arrivent à Bagdad en pèlerinage de paix
1.1.1.1
1.1.1.2.1 Les chrétiens irakiens espèrent conjurer la guerre
1.1.1.2.2 Beyrouth, 21 novembre 2002 (APIC) Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux, qui au Liban ont attiré les foules – tant chrétiennes que musulmanes – et suscité une grande ferveur populaire, sont arrivées mercredi à Bagdad pour un pèlerinage de paix. Les chrétiens irakiens espèrent que la sainte normande aidera à conjurer la guerre qui plane sur leurs têtes.
Après deux mois et demi à travers le Pays des Cèdres, des milliers de Libanais ont pris congé des reliques sacrées de Thérèse de l’Enfant Jésus. Dimanche, au cours d’une messe à la cathédrale de Notre-Dame de Harissa, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, a souhaité que cette visite «urgente et cruciale» en Irak éloigne le spectre de la guerre de ce pays et de toute la région.
Le précieux reliquaire, qui aurait dû partir en Irak par la route, a quitté mercredi le territoire libanais à bord d’un avion de la compagnie privée JR piloté par son propriétaire, Joseph Rouphaël. Il était accompagné par un groupe de religieux, dont l’évêque latin de Bagdad, Jean Benjamin Sleiman, et l’évêque maronite de Saïda, Mgr Tanios Khoury. Une délégation des pères carmes et de la commission nationale d’accueil des reliques était également à bord de l’appareil, révèle jeudi le quotidien libanais «L’Orient-Le Jour».
Le passage au Liban des reliques de sainte Thérèse de Lisieux a suscité une ferveur sans pareille, dont l’un des temps forts a été la visite à la prison de Roumieh, où une messe pour les prisonniers a été célébrée par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir.
Les catholiques prient pour l’intercession de la «petite fleur du carmel»
Tant au Liban qu’en Irak, les catholiques ont prié pour que l’intercession de la «petite fleur du carmel» empêche une nouvelle guerre dans la région. Les reliques devraient rester en Irak jusqu’au 28 décembre. Dans un geste de bonne volonté envers l’Occident, le pouvoir irakien a accepté que ces reliques passent par Mossoul, Bagdad et Bassora. Il s’agit également d’apaiser les tensions qui risquent de se manifester, en cas de guerre, entre la vingtaine de millions de musulmans et le million et demi de chrétiens qui restent en Irak. L’attaque souhaitée par George Bush et son allié britannique Anthony Blair est ressentie par les musulmans comme une «agression de pays chrétiens».
Les reliques de sainte Thérèse de Lisieux font le tour du monde depuis le centenaire de la mort de la sainte normande, célébré en 1997. A la demande de l’Eglise catholique irakienne, le Ministère des cultes irakien avait accepté leur entrée par la frontière terrestre avec la Syrie, mais les reliques sont finalement arrivées par la voie des airs. Pour les chrétiens irakiens, qui subissent comme leurs compatriotes musulmans un embargo qui les frappe durement, le passage de ces reliques représente une consolation, alors qu’ils se sentent oubliés par la communauté internationale, notamment par les pays dits «chrétiens». (apic/orj/cns/be)