1.1.1.4 Vatican: Le cardinal Francis Arinze à la tête de la Congrégation pour le culte divin

1.1.1.3

1.1.1.4.1 Les textes du Concile n’ont pas encore été suffisamment étudiés

Rome, 20 décembre 2002 (APIC) De nombreux évêques et prêtres n’ont pas suffisamment étudié les textes du Concile, ce qui créé des problèmes au niveau liturgique, estime le cardinal Francis Arinze. Nommé le 1er octobre dernier par Jean Paul II préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal d’origine nigériane, affirme que «l’Eglise a un grand travail à faire de ce côté».

Le prélat africain, qui fut pendant 17 ans président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, fait part de ses impressions sur la situation de la liturgie dans l’Eglise au mensuel italien «30 Giorni» du mois de décembre. Il s’exprime pour la première fois sur son nouveau travail à la tête du bureau chargé de la liturgie dans l’Eglise. Messe en latin ou encore traductions des textes en langue vernaculaire, le cardinal africain fait un état des lieux de la liturgie 40 ans après le Concile Vatican II.

Soulignant que le Concile Vatican II a été pour lui «une grande école», le prélat explique combien il a été en particulier marqué par l’introduction des langues vernaculaires dans la liturgie. Cependant, il reconnaît que «cela ne s’est pas fait sans problème». «Certains passages de la liturgie ou encore des prières que l’Eglise récite depuis des siècles, ne sont pas faciles à traduire. Cela a nécessité un travail immense, et maintenant, il faut voir si dans ce travail, nous avons été suffisamment fidèles non seulement à l’esprit du Concile, mais aussi et surtout à ce qui a été dit et écrit», précise-t-il.

Il n’est pas exclu de proposer des adaptations du rite romain

Interrogé sur ce qu’il compte faire comme préfet de sa Congrégation, le cardinal Arinze «n’exclut pas» la possibilité de proposer des adaptations du rite romain dans certains pays comme l’Afrique. «Mais il faudra faire attention à éviter les erreurs», précise-t-il. «Si on exalte la créativité dans la liturgie, on finit par arriver à ce que chacun célèbre à sa manière et par avoir autant de types de messes que de prêtres !»

A propos du rite de saint Pie V, si cher aux traditionalistes, le cardinal nigérian reconnaît qu’il peut aider certaines personnes à prier. «Le rite postconciliaire aide mieux les prêtres à impliquer les fidèles, mais cela exige de la part du prêtre un comportement digne et de la part des laïcs qui collaborent activement, une bonne préparation pour éviter toute dérive».

Aujourd’hui, explique-t-il en effet, les prêtres, les enfants de choeur, les lecteurs, ou les choristes courent le risque d’attirer l’attention sur eux et non pas sur les mystères que l’on célèbre. «On ne va pas à la messe pour montrer combien on est brave et applaudir».

«On peut admettre qu’il puisse y avoir des fidèles qui trouvent l’ancien rite plus conforme à leur manière de prier», affirme-t-il par ailleurs, soulignant qu’»il doit y avoir de la place pour les uns comme pour les autres». «L’Eglise ne commence pas aujourd’hui, ni ne finit avec elle ou avec moi», tient à préciser l’archevêque africain en conclusion. «Elle a été établie par le Seigneur, elle a une tradition et des rites sacrés qui ne peuvent pas être transformés d’un jour à l’autre». JB

Encadré

Actuellement le seul cardinal africain à travailler à la curie romaine

Agé de 70 ans, le cardinal Francis Arinze a lui-même participé au Concile Vatican II, en tant qu’évêque. Il venait en effet d’être nommé coadjuteur ­ alors qu’il était à peine âgé de 33 ans – de l’archevêque d’Onitsha, dans son pays natal, après avoir étudié la théologie à Rome. Devenu archevêque en 1967, il est resté en place jusqu’en 1984, date à laquelle Jean Paul II l’a nommé à la tête du secrétariat pour les non chrétiens, devenu plus tard le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Il est un des 11 cardinaux africains électeurs et le seul à travailler actuellement à la curie romaine. (apic/imedia/be)

20 décembre 2002 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!