Maroc: Un groupe d’adeptes d’une «secte satanique» passe en jugement
Ils sont accusés d’ébranler la foi islamique
Casablanca, 24 février 2003 (APIC) Quatorze marocains de 20 à 28 ans, membres présumés d’une «secte satanique», seront jugés à Casablanca mardi 25 février, a rapporté l’AFP. Ils sont accusés d’actes pouvant ébranler la foi des musulmans, de détention d’objets contraires aux bonnes moeurs, et de complicité et aménagement d’un local pour prostitution. La presse critique ce procès et la campagne contre les sectes.
Placés sous mandat de dépôt depuis le 16 février, ils risquent des peines d’emprisonnement allant de six mois à trois ans. La police a présenté à la justice «des preuves de leur implication». Elles comprennent, entre autres, des squelettes et des crânes humains, des T-shirts frappés du signe du Pentagone, des cobras et des vipères rouges et «une série de CD diaboliques», a indiqué samedi 22 février 2003, le journal «Maroc-Hebdo» (indépendant).
Selon cette même source, les prévenus sont issus de la classe moyenne et leur gourou pratique «la manipulation mentale» sur ses adeptes. Cité par l’AFP, l’hebdomadaire «Tel Quel» (indépendant) dénonce une «dérive» des systèmes policier et judiciaire marocains. Sous le titre: «Ce Maroc qui nous fait peur», il considère comme «absurde» ce procès. «A part les goûts musicaux» de ces jeunes, «rien ne les différencie de leurs voisins du quartier, ni plus ni moins musulmans que la moyenne», souligne-t-il. Dans son commentaire, «Tel Quel» ajoute: «Aujourd’hui, un joueur de hard est apostat, demain, à qui le tour?».
Pour le quotidien islamiste «Attajdid», la «campagne» contre les Abadat Al Chaïtane (Adeptes de Satan) est «vouée à l’échec dès le départ», car «elle est minée par d’autres campagnes qui encouragent toutes les formes de déliquescence, l’alcool et le libertinage, et qui sont ignorées par les autorités». Le quotidien qui se dit contre «l’oppression», souligne que «la meilleure campagne consiste à réhabiliter l’éducation islamique équilibrée, modérée et réaliste». (apic/ibc/sh)