Les «Actions urgentes d’Amnesty International ont 30 ans
Lettres, fax et désormais courriers électroniques sauvent des vies
Londres/Lausanne, 17 mars 2003 (Apic) Amnesty International (AI) célébrera mercredi 19 mars le trentième anniversaire des «Actions urgentes». Cette forme d’intervention, particulièrement efficace aux yeux d’AI, mobilise des dizaines de milliers de sympathisants de ce mouvement dans le monde. Cela par l’envoi très rapide de lettres, de fax et de courriers électroniques en faveur de personnes qui risquent à tout moment d’être torturées, exécutées, de «disparaître» ou d’être victimes d’autres violations de leurs droits fondamentaux.
Depuis le lancement de la première «Action urgente», en 1973, d’innombrables personnes, de la Chine au Chili, de la Syrie au Maroc, ont fait part au mouvement de l’efficacité de l’action, et que celle-ci avait contribué à les sauver. Dans plus d’un tiers des cas, AI a appris que la situation des personnes concernées s’était améliorée.
La première «Action urgente» a été lancée en 1973, à l’initiative de Tracy Ulltveit-Moe, une chercheuse d’Amnesty International qui travaille toujours pour l’organisation de défense des droits humains, à Londres. Le professeur Luiz Rossi, un prisonnier brésilien, risquait d’être torturé par le régime militaire. Ce n’est que lorsque les lettres en sa faveur ont commencé à affluer qu’il a été autorisé à recevoir la visite de ses proches. Alors que de nombreuses personnes placées en garde à vue disparaissaient sans laisser de traces, Luiz Rossi, lui, a été libéré en octobre 1973.
Des dizaines de cas ont suivi. En 1973, Amnesty International a publié 11 «Actions urgentes». En 2002, l’organisation en a lancé pas moins de 468, qui couvraient des cas dans 83 pays. Pour chacun de ces cas, des milliers de missives ont été envoyées aux autorités par voie postale, par courrier électronique et par télécopie, des monceaux de lettres qu’aucun gouvernement ne saurait ignorer.
«Le but du tortionnaire est de vous isoler, de couper tous vos liens avec le monde extérieur. Mais Amnesty International a pu rompre cet isolement. [.] Lorsque j’ai vu ma femme, j’ai su que mon cas avait été rendu public. J’ai su qu’ils ne pouvaient plus me tuer», devait témoigner plus tard le professeur Luiz Rossi. (apic/com/pr)