Rome: Jean Paul II reçoit le second groupe d’évêques indiens en visite Ad limina

Dénonciation d’une «culture de la mort»

Rome, 3 juin 2003 (Apic) Le pape Jean Paul lI a dénoncé la «culture de la mort» des avortements sélectifs qui se développe en l’Inde «lors de la visite «Ad limina», le 3 juin, du second groupe des évêques indiens de rite latin. Le pape les a en outre encouragé à intensifier le dialogue oecuménique et à résister aux entraves imposées à la liberté religieuse.

Le pape a tout d’abord invité les évêques à entretenir une étroite collaboration avec leurs frères de rites orientaux, au travers «d’un efficace dialogue interrituel de manière à dépasser les incompréhensions qui peuvent parfois apparaître». «Ce qui est particulièrement le cas, a-t- il précisé, dans le domaine de l’évangélisation et du soin pastoral des Eglises orientales en Inde».

Jean Paul II a, en outre, insisté sur «le dialogue et la compréhension entre les catholiques et les autres communautés chrétiennes» desquels doit découler «une solidarité spirituelle».Critiquant les abus de la société de consommation, il a déploré avec tristesse que «certains membres du clergé soient attirés par des promesses vides, d’argent, de confort et de pouvoir».

Dénonciation de l’avortement sélectif au détriment des filles

Insistant sur «la culture de mort» qui se développe en Inde, Jean Paul II a ensuite particulièrement pointé du doigt le sort réservé aux enfants non nés et particulièrement aux filles. Il a, de plus, critiqué une forme de globalisation qui a pour objectif d’imposer «sur la société asiatique des formes de programmes familiaux et de mesures reproductives moralement inacceptables».

La chasteté contre le sida

Le pape a lié cette problématique au développement du sida «qui se transforme en épidémie» dans certaines parties de l’Inde. «L’Eglise est appelée à proclamer que le véritable amour est l’amour chrétien et que l’amour chrétien est un amour chaste», a-t-il affirmé, en insistant sur le rôle de la femme dans une société qui doit rejeter «la tentation de la domination masculine afin de mieux connaître et d’affirmer le vrai génie de la femme dans tous les aspects de la vie de la société et de dépasser les discriminations, les violences et les exploitations».

«Lois injustes contre les conversions»

Enfin, parmi les difficultés rencontrées par les catholiques, le pape a souligné celles qui sont provoquées par les oppositions interreligieuses. Pour lui, «les difficultés sont exacerbées par le développement des activités de quelques groupes de fondamentaliste hindous». «Malheureusement, a-t-il ajouté, dans certaines régions, les autorités de l’Etat ont accru les pressions de ces extrémistes et ont passé des lois injustes contre les conversions, interdisant le libre exercice de la liberté religieuse». (apic/imedia/sh)