Le prédicateur Westley a parcouru 322’000 kilomètres durant sa vie
Grande-Bretagne: Les méthodistes célèbrent le 300e anniversaire de leur fondateur
Londres, 13 juin 2003 (Apic) Pour les 70 millions de méthodistes dans le monde, le 17 juin est une date spéciale qui marque le 300e anniversaire de la naissance de leur fondateur, le prédicateur itinérant et infatigable John Wesley. En Grande-Bretagne, son pays natal, un service oecuménique sera célébré ce jour-là dans la Cathédrale de Lincoln, dans le centre de l’Angleterre.
John Wesley est né en 1703 à Epworth, dans le nord du Lincolnshire. Parmi les événements prévus pour cet anniversaire, une exposition aura lieu au vieux presbytère d’Epworth où certaines de ses lettres personnelles seront présentées jusqu’au 31 juillet.
L’agence d’information oecuménique ENI rappelle que comme prédicateur itinérant, John Wesley aurait parcouru quelque 322’000 kilomètres durant sa vie, la plupart du temps sur son cheval. Il prêchait souvent plusieurs fois par jour. «John Wesley a donné aux gens ordinaires le sentiment qu’ils comptent vraiment. Sa foi n’était pas seulement de la piété mais le moyen de produire des résultats sur le plan social», soutient Leslie Griffiths, pasteure à la chapelle de Wesley à Londres. Cette chapelle, qui attire quelque 20’000 visiteurs par an, était le lieu de base de John Wesley à Londres et c’est là qu’il est enterré.
John Wesley et son jeune frère Charles, l’un des auteurs de cantiques les plus connus, étaient des prêtres anglicans. Avec des collègues comme George Whitefield et Thomas Coke, ils ont développé le «réveil méthodiste» en Angleterre et diffusé la foi évangélique dans les colonies américaines, devenues plus tard les Etats-Unis.
Au moment de la mort de Wesley en 1791, à l’age de 87 ans, le méthodisme était un mouvement florissant de 72’000 fidèles. Même si, comme cela est rapporté, John Wesley a déclaré, «je vis et je mourrai comme membre de l’Eglise d’Angleterre», un mouvement méthodiste indépendant est né, à la suite de ses prédications.
Pastorale sociale de l’Eglise
John Wesley a mis l’accent sur la sanctification et le rôle de l’Eglise dans la pastorale sociale. «Ce n’était pas seulement un évangéliste mais aussi un théologien», a déclaré Neil Richardson, président désigné de la Conférence méthodiste de Grande-Bretagne. «Il croyait dans la liturgie et en d’autres formes plus libres de culte. A ce jour, l’expression la plus authentique combine ces deux styles.»
Au 19e siècle, le mouvement a acquis une immense influence parmi la classe ouvrière. Sa campagne en faveur de l’abstinence de l’alcool a aidé de nombreuses personnes à mener une vie digne dans des conditions qui se dégradaient. La réforme sociale en Grande-Bretagne, selon certains, doit «plus au méthodisme qu’à Karl Marx».
300’000 membres en Grande-Bretagne
Le méthodisme en Grande-Bretagne compte aujourd’hui plus de 300’000 membres, ce qui en fait une des plus grandes Eglises après l’Eglise anglicane d’Angleterre et l’Eglise catholique romaine.
Le méthodisme a rapidement pris racine aux Etats-Unis, et le Conseil méthodiste mondial a son siège en Caroline du Nord, à Lake Junaluska. Selon les données internes, ces 40 dernières années le méthodisme a connu un essor spectaculaire en Amérique latine (780%), en Asie (690%) et en Afrique (450%).
Rapprochement avec l’anglicanisme: pas l’unanimité
A l’occasion de ce 300e anniversaire, les méthodistes britanniques vont peut-être accomplir une démarche qui pourrait conduire à une union avec l’Eglise d’Angleterre. Lors de la Conférence méthodiste de juillet, les délégués s’exprimeront par vote sur une alliance entre anglicans et méthodistes visant à rapprocher les deux Eglises.
Beaucoup, comme Leslie Griffiths, soutiennent «passionnément» cette initiative» mais pour d’autres, comme le pasteur à la retraite Richard Davison, cela signifierait la perte de l’identité méthodiste. Ce dernier craint qu’une Eglise unie qui pourrait résulter de ces propositions ne compromette la croyance méthodiste essentielle dans le sacerdoce de tous les croyants. Richard Davison, qui a exercé pendant 39 ans, a déclaré au correspondant d’ENI: «L’alliance signifie s’engager éventuellement en faveur de l’union. Or, puisque nous avons déjà l’unité en Christ, avons- nous besoin d’une telle union?» (apic/eni/bb)