Colombie: Bilan du «Plan Colombia après 3 ans: un désastre critiques les ONG

Objectif raté

Bogota, 15 juillet 2003 (Apic) le bilan de 3 ans de «Plan Colombia» est un désastre total, estiment les Organisations non gouvernementales (ONG). Le gouvernement défend son option quelque peu forcée par Washington, en le qualifiant de «stratégie sérieuse et cohérente» pour combattre le narcotrafic. Pour combattre la guérilla avec l’aide américaine, rétorquent les adversaires.

Les polémiques ne s’apaisent pas sur le «Plan Colombie», l’ambitieux programme anti-drogue voulu par le gouvernement de Bogota avec le support des Etats-Unis, près de trois ans après sa mise en place.

Dans un rapport diffusé ces jours, diverses associations pour la protection des droits de l’homme, parmi lesquelles Amnesty International, le Groupe de travail pour l’Amérique latine et le Centre pour la politique internationale, observent que le programme a raté son premier objectif, celui de réduire des plantations illégales.

Le dossier souligne qu’aujourd’hui, on compte presque 130’000 hectares de terre cultivés pour la production de la coca, le même chiffre qu’en l’an 2000. De plus, peut-on lire, les opérations de destruction des plantations en Colombie ont provoqué une augmentation des cultures dans les pays voisins, comme la Bolivie et le Pérou.

Dans le document, on soutient en outre que le «Plan Colombie», pour lequel les Etats Unis ont fourni 2,5 milliards de dollars, a provoqué une augmentation des réfugiés «en exacerbant dramatiquement la violence» dans le pays.

Incompétence

Les critiques sont apparues aussi dans plusieurs quotidiens américains comme le «Washington Times» qui met en évidence les multiples problèmes techniques et administratifs qui ont marqué jusqu’à maintenant l’application du «Plan Colombie». En citant un rapport rédigé par-l’ex parlementaire Bob Barr, l’ambassade américaine à Bogota n’aurait pas à disposition des employés suffisamment qualifié pour gérer un programme si vaste et complexe.

Les fumigations aériennes des cultures de coca, ainsi que le manque d’expérience des pilotes colombiens sur des avions fournis par les Etats- Unis causent de nombreux «dégâts collatéraux». Luis Alberto, ambassadeur colombien à Washington parle pour sa part de «résultats positifs».

Concrètement, affirment les autorités, «on est en train de détruire plus d’hectares que ce que l’on réussit à semer»: Le fait est que le pays andin demeure le premier producteur mondial de cocaïne, avec 580 tonnes par an, dont 80% est destiné au marché américain. (apic/misna/pr)

15 juillet 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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