23 août 1791, date de la première insurrection d’esclaves noirs
Sénégal: L’Unesco a célébré la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière
Dakar, 25 août 2003 (Apic) L’Unesco a célébré, samedi 23 août 2003, la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (Jistna). A Dakar, «l’île mémoire» de Gorée (3 km au large de Dakar) a été choisie pour abriter l’évènement qui a eu pour thème: «une réflexion éthique sur l’esclavage pour la mémoire des cultures».
La Jistna a été instaurée en 1997 par l’Unesco dans le but de promouvoir les valeurs de tolérance, de dialogue interculturel, de respect, d’égalité et de dignité des hommes. Le choix de la date du 23 août est symbolique. C’est le 23 août 1791 que la première insurrection d’esclaves noirs a commencé à Saint Domingue. Cette révolte a duré jusqu’à l’abolition de l’esclavage dans l’île des Caraïbes en 1793.
Pour attirer l’attention de la communauté internationale sur l’ampleur de la traite négrière, ses conséquences économiques, sociales et culturelles pour les populations noires, l’Unesco a lancé en 1994 le programme intitulé «la route de l’esclave» à Ouidah (Bénin). Cette «route de l’esclave» a contribué à jeter la lumière sur l’histoire de la traite des Noirs et de son abolition. Elle a aussi permis la mise sur pied de réseaux de spécialistes d’Afrique, des Amériques, de la Méditerranée et de l’Océan indien sur la traite négrière, souligne l’organisation.
La «route de l’esclave», un projet de l’Unesco
En 2004, l’Unesco célébrera la première décennie de «la route de l’esclave», ainsi que le bicentenaire de la fondation de la république d’Haïti, en 1804, à la suite d’une autre révolte d’esclaves noirs, dirigé par Toussaint Louverture, un descendant d’esclaves. L’année internationale de la commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition sera aussi célébrée l’année prochaine. Ces différentes manifestations ont pour objectif la promotion des valeurs universelles de démocratie, de dignité, d’égalité et de respect de la personne humaine, de justice, de liberté et de paix. Elles visent également à sensibiliser la communauté internationale sur les conséquences de l’esclavage et de son abolition, à susciter une mobilisation internationale pour l’instauration d’une culture de paix et pour l’abolition de toute forme d’esclavage.
L’île de Gorée est appelée à jouer un rôle actif dans l’organisation et la mise en oeuvre des activités de ces différentes manifestations. Surnommée «île mémoire» à cause de sa place prépondérante dans l’histoire de la traite des Noirs, Gorée est classée patrimoine mondiale de l’humanité depuis près de 30 ans. (apic/ibc/na)