Le salaire brut passera de 45’000 à 75’000 francs par an
Fribourg: La rémunération des prêtres du diocèse devrait exploser d’ici quatre ans
Fribourg, 28 août 2003 (Apic) Le salaire brut des prêtres du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg devrait exploser d’ici quatre ans, passant de 45’000 à 75’000 francs, informe «La Liberté» du 28 août. Le projet, approuvé par Mgr Bernard Genoud en avril, entraînera des surcoûts non négligeables pour les paroisses.
Le projet, élaboré par le Conseil presbytéral du diocèse, en lien avec la Fédération romande catholique romaine, prévoit une adaptation du salaire des prêtres sur quatre ans pour atteindre un montant brut de 75’000 francs. Pour la première année, l’augmentation ne serait pas plus élevée que 600 francs par mois après déduction de l’AVS, du 2ème pilier, du loyer et de l’aide de cure.
Présenté en deux temps, le jeudi 28 août et le mardi 2 septembre, aux membres de l’Assemblée de la Corporation ecclésiastique catholique (CEC) du canton de Fribourg, aux représentants des Conseils paroissiaux et aux prêtres eux-mêmes, les finances du projet doivent encore être approuvées par la Caisse de rémunération des ministères paroissiaux. Parallèlement, les instances compétentes des cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel devront traiter du dossier.
A la charge du prêtre
Actuellement, le prêtre doit payer lui-même son logement, de 500 francs par mois. Celui-ci se verra augmenter à 800 francs, charges comprises. Le logement du prêtre, dans une cure, doit correspondre au moins à un deux pièces-cuisine, selon les normes de l’évêché. Des locaux de fonctions, tels que bureau, parloir ou chambre d’hôte sont en suppléments. S’ajoutant à cela, le prêtre devra dorénavant verser une indemnité mensuelle de 250 francs à l’Assemblée paroissiale, indemnité qui servira à payer le personnel de cure, qui entretient le linge et les locaux à usages privés.
Le but de cette modification salariale, selon les responsables diocésains, est notamment d’assurer une retraite décente à l’ensemble du clergé du diocèse. Sur un plan administratif, l’âge de la retraite est fixé à 68 ans. A ses 65 ans, le prêtre s’entretient avec l’évêque diocésain pour envisager la suite de son ministère. A 68 ans, il peut prendre la retraite, continuer son mandat ou assumer des tâches d’auxiliaire ou d’aumônier. A partir de 75 ans, il sera complètement à la retraite, mais pourra toujours exercer sans être rémunéré.
La nouvelle charge des paroisses ne devrait pas hausser l’impôt paroissial
Dans le canton de Fribourg, ces adaptations se chiffreront à environ 1,3 million de francs pour l’année 2004. Elles engendreront des surcoûts non négligeables pour les paroisses. Selon Michel Monney, président du Conseil exécutif de la CEC, la charge financière supplémentaire sera d’environ 18’000 francs par prêtre, à répartir en général entre plusieurs paroisses, ces dernières s’étant souvent regroupées au niveau pastoral. «Cette surcharge ne devrait pas imposer de hausse de l’impôt paroissial», estime-t-il.
Concernant les agents pastoraux laïcs, une nouvelle échelle de traitement avait déjà été adoptée en 2001 par la CEC et est entrée en vigueur le 1er janvier de cette année. Ils touchent entre 55’000 et 93’000 francs brut par année, suivant leur formation et leurs années de service.
Fortes disparités salariales
Si le nouveau projet aboutit, il harmonisera grandement les salaires des prêtres en Romandie. Le salaire de 6’250 francs prévu dès 2008 ne gommera pas toutes les disparités existantes en Suisse dans le secteur des Eglises. Dans les cantons de Zurich, de Berne et du Valais, par exemple, les ecclésiastiques, payés directement par l’Etat, sont rétribués comme des fonctionnaires détenteurs d’un titre universitaire. Les prêtres et pasteurs bernois chevronnés peuvent ainsi prétendre à des salaires mensuels de 10’000 à 12’000 francs. Avec un salaire de 6’000 francs par mois, les pasteurs neuchâtelois sont à peine mieux lotis, avec leur famille à charge. En comparaison, les pasteurs vaudois et fribourgeois peuvent gagner jusqu’à 9’000 francs brut par mois. A noter que du côté réformé, un fonds de solidarité a été mis sur pied pour atténuer ces disparités. Ce fonds, géré par la Société des pasteurs suisses, est alimenté par des pasteurs aisés désirant soutenir leurs confrères peu payés qui en font la demande. (apic/laliberte/na)