13’000 enfants soldats terrorisent les populations
Libéria: Après le départ de Charles Taylor, aux exactions s’ajoutent les épidémies
Monrovia, 8 septembre 2003 (Apic) Le départ du pouvoir de Charles Taylor a lâché dans la nature 13’000 enfants soldats. Ceux-ci cumulent les exactions dans les régions frontalières du Libéria. Quant à la population civile, lorsqu’elle n’est pas victime de violences, elle succombe au choléra.
Selon le correspondant de la radio panafricaine «Africa n°1», la concentration du conflit dans le nord et l’est du pays a provoqué un déplacement massif des populations civiles non combattantes. Ces réfugiés sont désorientés et traumatisés par les exactions des bandes armées fidèles à l’ex-président Charles Taylor.
De plus la situation sanitaire s’aggrave de jour en jour. Déjà 2’000 cas de choléra ont été recensé et les organisations humanitaires sont dépassées par l’ampleur de la tâche.
Le départ forcé en exil au Nigeria de l’ancien chef de l’Etat, a provoqué une dislocation de son armée. En 2000, il avait fait enrôler de force plus de 15’000 jeunes Puis ces enfants soldats ont été armés pour repousser les attaques rebelles au sud du pays.
Avec le départ du pouvoir de Charles Taylor, 13’000 de ces jeunes ont déserté les rangs. Ils se sont dispersés dans la zone proche de la frontière avec la Sierra Léone et dans le sud de la Guinée. Dans ces zones, ils perpètrent nombre d’exactions notamment la violence sexuelle, le travail forcé, ainsi que le transport par les habitants des villages, des butins provenant de leurs pillages.
Réinsérer les enfants soldats
L’Union des Femmes du Fleuve Mano (Uffm) qui regroupe la Guinée, Le Liberia et la Sierra Léone s’est déclarée inquiète par ses combattants volatiles. Elle a proposé aux Etats et organisations internationales, la mise sur pied d’un programme de réinsertion social de ces jeunes soldats, a déclaré à «Africa n°1», Fatoumata Morgan, présidente du Réseau national de l’Uffm en Guinée. S’ils ne sont pas pris en charge, «ils vont continuer de retourner leurs armes contre la société», a-t-elle souligné.
Une situation ethnique complexe
La poursuite de la guerre civile au Liberia est liée à la complexité ethnique et historique du pays. Depuis 1847, date de la fondation du pays par des esclaves noirs venus des Etats-Unis, le pouvoir est détenu par le clan des libériens-américains.
Leur leadership est désormais contesté par les ethnies locales. Elles se sont regroupées dans une coalition. Celle des mandingues, ethnie présente dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest (Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Sierra Léone, Liberia) et celle des crans. Cette dernière est présente seulement dans au Liberia et en Sierra Léone. (apic/ibc/sh)