Sénégal: Les mourides prônent les enseignements de leur fondateur à l’université
«Un pan important de l’histoire du Sénégal», pour le président Wade
Dakar, 10 septembre 2003 (Apic) Les mourides du Sénégal veulent introduire à l’université l’enseignement de l’oeuvre du cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de leur confrérie au début du 20e siècle. Le président Wade, membre de la confrérie mouride, a affirmé qu’il appréciait l’esprit de résistance de ce guide de la foi.
Environ deux millions de fidèles de la confrérie ont célébré, dimanche 7 septembre à Saint-Louis (nord), la 28e édition d’une prière de deux «rakas» de leur guide spirituel dans le bureau du gouverneur colonial de l’époque, le 5 septembre 1895.
Au cours de cette manifestation, Amath Fall, responsable mouride, a demandé au président Abdoulaye Wade, d’inscrire l’oeuvre d’Ahmadou Bamba dans les programmes d’enseignement supérieur. Il a souhaité aussi la création d’un département d’études islamiques sur le fondateur du mouridisme. Le président Wade, musulman marié à une Française, est lui-même disciple mouride.
Amath Fall s’exprimait devant une assistance de plus de cinq milles personnes dont de nombreux membres du gouvernement sénégalais. Il a ajouté que l’anniversaire des deux rakas constitue «pour le peuple, le cadre intellectuel lui permettant de puiser dans le vivier que représentent les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba pour faire face au défi du millénaire».
Une oeuvre qui a marqué l’histoire du Sénégal
Dans le message qu’il a adressé à la communauté mouride, le président Wade a déclaré que le cheikh Ahmadou Bamba «est un homme qui a honoré la race noire en disant non à la volonté des colonisateurs de freiner l’élan de l’islam, une religion qui prenait son envol». «Son oeuvre constitue un pan important de l’histoire du Sénégal», a-t-il poursuivi, avant de renouveler sa fidélité au khalife général des mourides.
Selon des historiens mourides, leur guide s’était refusé à toute discussion avec le gouverneur colonial qui l’avait convoqué à son bureau, avant de s’acquitter des deux prières pour attester de sa foi en l’islam et de l’unicité de Dieu.
La confrérie mouride est l’une des nombreuses confréries islamique du Sénégal, pays à 96% musulman sur une population d’environ 11 millions d’habitants. La confrérie des Tidjanes est la plus importante famille islamique dans le pays.
Cheikh Ahmadou Bamba, surnommé aussi «Khadimou Rassoul» (serviteur du prophète Mohamet) a fondé le mouridisme dans les années 1920. Cette secte de l’islam malékite est basée sur la soumission totale du croyant à un guide religieux de la famille du cheikh, la solidarité entre membres de la confrérie et le travail. «Travailles comme si tu ne meurt jamais, prie comme si tu mourrais demain» avait-il l’habitude de dire à ses fidèles. (apic/ibc/bb)