Coopération Missionnaire

Etre missionnaire aujourd’hui: Annonce de la Bonne Nouvelle et Engagement social

Les Eglises de tous les pays sont une partie de l’Eglise catholique (c’est-à-dire universelle). Nous ne sommes pas l’Eglise pour nous seuls, mais ensemble avec d’autres Eglises dans le monde entier.

C’est à la fois une chance et une exigence: les Eglises locales, en Afrique par exemple, ont encore besoin de notre soutien. En retour, nous pouvons recevoir beaucoup d’eux en considérant la vivacité de leur foi et leur espoir inébranlable. Ainsi s’entrecroisent à l’intérieur de l’Eglise universelle diverses formes d’aides complémentaires.
Et c’est précisément en ce mois d’octobre, que tous les Chrétiens du monde se réunissent pour prier et partager. Missio, qui fait partie du GCMSR, est là pour nous le rappeler.
Le 19 octobre plus précisément, plus d’un milliard de chrétiens seront en communion les uns avec les autres dans la prière. Ce sera aussi l’occasion de partager. Une collecte est faite à l’échelle mondiale pour les besoins de la mission: chacun verse selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Dans le monde, 1300 diocèses en difficulté profitent directement de l’aide des «Missio».
Le dimanche de la Mission n’est donc pas à bien plaire. Nous donner la peine de le vivre à fond nous permet de vérifier si nous sommes vraiment d’Eglise, ou si nous ramenons celle-ci à notre seul petit coin. Il est l’occasion de rendre compte de notre engagement missionnaire, de le renforcer, et de vérifier ainsi notre statut de membres de la famille de Dieu.

 

Missionnaire là-bas
«… j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger et vous m’avez recueilli; j’étais nu et vous m’avez vêtu; j’étais malade et vous m’avez visité; j’étais en prison et vous êtes allés vers moi.» Matthieu 25
II n’y a aucun doute que suivre Jésus ne se limite pas seulement à une simple confession de foi verbale, mais cette foi s’exprime dans des actions concrètes. Nos missionnaires d’aujourd’hui, montrent que vivre l’évangile et annoncer le salut vont de pair avec le soulagement de la pauvreté et de la misère. Nous savons que les grandes œuvres missionnaires, fondées pour apporter l’évangile aux plus pauvres, sont engagées dans l’éducation, la santé, l’agriculture, l’engagement social. Elles suppléent à bien des déficiences étatiques et ne baissent pas les bras. Elles indiquent les routes à suivre vers un développement raisonnable et durable du pays. Nos missionnaires, qu’ils soient prêtres ou laïcs, hommes ou femmes sont au service de tout l’homme et de tous les hommes au nom du Christ, dans un profond respect.

 

Missionnaire ici
En face de la souffrance dans ce monde, des immenses besoins que nous voyons tous les jours, nous avons en tant que chrétiens la vocation et le devoir, de ne pas rester indifférents, mais d’agir en faveur des pauvres, des malades, des étrangers, des enfants et des exclus de tous ordres.
Le samaritain nous a montré le chemin. Il est allé jusqu’au point de se priver de ses biens pour aider l’Autre. Il l’a soigné, lui a prêté son âne, lui a fait boire de son vin, lui a payé l’hôtel et même s’est engagé à payer les frais supplémentaires. Il fut prêt à faire le sacrifice nécessaire pour une aide efficace.
Sommes-nous prêts à aller jusque-là ?

 

D’une aumône humiliante…
Et pourtant je suis témoin dans mon activité professionnelle que l’aide et l’engagement missionnaire se heurtent souvent sur place à de gros problèmes, en particulier financiers. II y a, certes, des causes sociales multiples qui sont à l’origine de ces situations, notamment l’instabilité politique, le poids de la dette internationale, l’injustice de la structure économique mondiale, la corruption à tous les étages, mais aussi encore parfois quelques mentalités et comportements d’agents pastoraux, de membres du clergé et de fidèles qui continuent hélas à construire «des Eglises de mendiants perpétuels» à leur profit et celui de leur clan/famille.

 

… à un partage fraternel
Parlant de la Mission Universelle de l’Eglise le pape Jean Paul II avait écrit : «C’est l’heure d’une nouvelle imagination de la charité qui se déploierait non seulement à travers les secours prodigués avec efficacité, mais aussi dans la capacité de se faire proche, d’être solidaire de ceux qui souffrent, de manière que le geste d’aide soit ressenti non comme une aumône humiliante, mais comme un partage fraternel«.

 

Pour ma part j’aime citer ce poète africain-américain qui, dans les années cinquante, avait dit : «Si le Noir n’est pas capable de se tenir debout, laissez-le tomber. Tout ce que je vous demande, c’est de ne pas l’empêcher de se tenir debout.»
Alors osons continuer à jeter des ponts d’amitié et de solidarité entre les Eglises en difficulté dans le monde et nous, dans la coresponsabilité, l’écoute et le partage afin de ne pas les empêcher de se tenir debout. Le GCMSR contribue à cette mission et a besoin de vos encouragements et de votre aide.

«Une seule main ne peut applaudir» dit le proverbe. Notre mission est universelle et elle «commence aussi à la porte de mon appartement» comme l’écrivait Madeleine Delbrêl. Essayons donc d’être missionnaires, là où nous sommes, (un peu) tous les jours.

 

CLAUDE DIDIERLAURENT
Délégué à la mission FR
Membre du GCMSR

 

Engagement social de l'Eglise au milieu des pauvres | © Missio
17 octobre 2014 | 12:29
par Coopération Missionnaire
Temps de lecture : env. 4  min.
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