L’archevêque anglican du Cap tente de calmer le jeu

Afrique: Remous chez les anglicans après l’ordination d’un évêque homosexuel

Johannesburg, 10 novembre 2003 (Apic) L’archevêque anglican du Cap, en Afrique du Sud, Njongonkulu Ndungane, estime que la nomination du premier évêque ouvertement homosexuel de la Communion anglicane ne devrait pas diviser l’Eglise. Cela, assure-t-il, en dépit du mécontentement d’une partie du clergé africain. Un mécontentement de plus en plus ouvertement exprimé dans certaines régions d’Afrique.

L’archevêque Ndungane avait du reste pris ses distances avec plusieurs responsables africains, en soutenant la consécration de Gene Robinson comme évêque du New Hampshire le 2 novembre.

L’archevêque est sorti d’une retraite spirituelle afin de tenter de maintenir l’Eglise africaine au sein de la Communion anglicane mondiale après le refus du clergé du Kenya et du Nigeria de reconnaître la consécration de Gene Robinson. Selon l’archevêque nigérian Peter Akinola, «l’écrasante majorité des primats du Sud ne peuvent et ne veulent pas reconnaître le chanoine Gene Robinson comme évêque».

A Nairobi, le responsable anglican de l’Eglise du Kenya a affirmé que l’Eglise allait rompre ses relations avec Gene Robinson et tous les évêques impliqués dans sa consécration. «Cela signifie que notre interprétation de la Bible est différente de la leur. Nous sommes deux Eglises différentes», a déclaré l’archevêque Benjamin Nzimbi. «En ce qui nous concerne, nous disons «non». Il est clair que le diable est entré dans l’Eglise. L’on ne peut se moquer de Dieu».

A de tels commentaires, l’archevêque Ndungane répond en rappelant que «Gene Robinson a été consacré par sa province et que cela en fait un évêque dans l’Eglise. Nous sommes allés à une réunion convoquée par l’archevêque de Cantorbéry et cette réunion a accepté que nous restions ensemble – en tant qu’Eglise mondiale -, a-t-il dit au journal «Star de Johannesburg», dans une déclaration que rapporte l’Agence oecuménique ENI.

Nuances.

Les participants à la réunion de la mi-octobre convoquée par l’archevêque de Cantorbéry ont décidé de mettre en place une commission chargée de trouver les moyens de traiter de la crise et elle a exhorté les Eglises anglicanes à ne «pas agir de façon précipitée» tant que la commission débattra de la question ces prochains 12 mois.

L’archevêque Ndungane a reconnu que la Conférence de Lambeth en 1998 qui réunissait les évêques de la Communion anglicane avait rejeté la bénédiction des unions entre personnes du même sexe ou l’ordination des homosexuels ayant des relations. Mais, selon l’archevêque, de telles résolutions ne sont que consultatives.

«Cela ne signifie pas que ce sont les règles des Eglises. Chaque province suivra sa constitution et ses lois». L’archevêque sud-africain a rappelé que l’Eglise devait aimer et soutenir tous les êtres humains sans tenir compte de leur orientation sexuelle. Par ailleurs, a-t-il fait remarquer, l’Eglise d’Afrique du Sud ne s’oppose pas à la consécration des évêques homosexuels tant qu’ils pratiquent le célibat. Et sur ce point, a-t- il reconnu, les Eglises du reste de l’Afrique ont une opinion différente de celle de l’Eglise anglicane d’Afrique australe. (apic/eni/pr)

10 novembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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