La station de l’archidiocèse de Douala toujours sans autorisation

Cameroun: Radio Veritas à nouveau sommée d’arrêter ses émissions

Douala, 19 novembre 2003 (Apic) Pour la deuxième fois en trois ans, Radio Veritas, une station créée par le cardinal Christian Tumi, a été interdite de diffusion. Le gouvernement a sommé le prélat de fermer la radio, propriété de l’archidiocèse de Douala, a rapporté le tri-hebdommadaire «Le Messager».

La mise en service de Radio Veritas fait suite à la libéralisation du secteur de l’audiovisuel au Cameroun. Une loi a été adoptée dans ce sens en 1990. Son décret d’application, paru en 2000, «donne six mois au ministre de la Communication pour répondre à la demande d’attribution d’une licence aux demandeurs», a déclaré le président de l’Union des Journalistes Camerounais (Ujc), Célestin Longoé. Or, par deux fois, le cardinal Tumi, au nom de son archidiocèse, a introduit un dossier de demande de licence d’exploitation de radio auprès du ministre de la Communication.

Le cardinal Tumi est connu pour ses critiques acerbes à l’encontre du pouvoir camerounais. Il n’exclut pas de se présenter à la prochaine élection présidentielle de l’année prochaine si le Vatican l’autorisait. Radio Veritas émettait depuis trois semaines seulement sur Douala et ses environs. L’ordre d’interdiction a été donné le 13 novembre 2003.

Stations dirigées par des «rebelles»

Radio Freedom, une autre station privée appartenant au groupe de presse «Le Messager», a également été interdite d’émission. Son directeur Pius Njawé a dénoncé cette mesure et porté plainte contre l’Etat. «Les stations du Messager et de l’archevêché de Douala ont la malchance d’être dirigées par des ’rebelles’, à la différence de celles tenues par des agneaux qui fonctionnent en toute quiétude parce qu’ils ne gênent personne», a-t-il écrit dans un commentaire paru mardi 18 novembre dans «Le Messager».

«Reporters Sans Frontières» (Rsf) a fustigé mardi la fermeture de Radio Veritas et de Radio Freedom. «Comment se fait-il qu’à quelques semaines d’intervalles, les autorités octroient des fréquences à d’autres radios et interdisent au cardinal Tumi d’émettre», s’est interrogée Rsf, dans un communiqué repris par l’Afp. (apic/ibc/bb)

19 novembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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