L’incarnation d’un message, à l’ère des conflits des civilisations

Beyrouth: Un haut dignitaire chiite fait l’éloge des chrétiens du Liban

Beyrouth, 19 décembre 2003 (Apic) «Le rôle des chrétiens est qualitatif, non quantitatif. S’il ne restait plus qu’un seul chrétien au Liban, son rôle continuerait d’être aussi crucial et décisif pour l’avenir de ce pays», a souligné un des plus hauts dignitaires chiites du Liban. Cheikh Abdel-Amir Kabalan, vice-président du Conseil supérieur chiite, a publiquement salué l’apport et le rôle des chrétiens, qui doivent faire face dans le pays à fort recul démographique.

S’adressant jeudi à un parterre d’auditeurs à l’Université Saint- Joseph de Beyrouth lors d’une conférence ayant pour thème «Le rôle des chrétiens au Liban», Cheikh Abdel-Amir Kabalan a invité les Libanais à consolider la coexistence. Evoquant «la complicité qui existe entre l’islam et le christianisme», le dignitaire chiite a réaffirmé avec force que les deux religions partagent les mêmes valeurs humaines et aspirent au Bien.

Cheikh Kabalan a récapitulé, deux heures durant, les fondements religieux, philosophiques, spirituels et juridiques qui rapprochent les chrétiens et les musulmans libanais. Pour le dignitaire chiite, ce sont principalement les chrétiens qui ont été à l’origine de la «nahda», la renaissance arabe du XIXe siècle, et de la modernité arabe. Et de rappeler que les moines ont protégé la langue nationale face à la langue turque durant l’occupation ottomane.

Des militants chrétiens solidaires de la résistance palestinienne

«Ce sont les chrétiens qui ont défendu les intérêts des peuples arabes et des musulmans», a-t-il souligné en mentionnant au passage les écrits antisionistes d’un Najib Azouri et de bien d’autres penseurs et activistes chrétiens qui ont soutenu la résistance palestinienne et stigmatisé la guerre contre l’Irak.

Plaidant pour un Liban fondé non sur les religions ou les communautés mais plutôt sur les valeurs, il a mis en relief celles que partagent les deux communautés principales du Liban et qui consolident l’Etat-nation: la fraternité, la justice, la paix, l’ouverture et le respect de l’autre. «Le modèle libanais est à l’opposé du modèle sioniste. Il incarne un message, à l’ère des conflits des civilisations.» Kabalan a encore exhorté musulmans et chrétiens à consolider la coexistence, qualifiée de d’»acquis exemplaire» et d’»expérience unique en son genre». (apic/orj/be)

19 décembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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