Leader chiite aux musulmanes françaises: le bonnet ou la perruque

Liban: Visite d’un représentant de l’islam français aux leaders chiites et sunnites

Beyrouth, 15 janvier 2004 (Apic) Le vice président du Conseil français du culte musulman (CFCM) est venu expliquer la position officielle du gouvernement français sur le voile islamique à l’école. Il a été reçu par des leaders sunnites, maronites et chiites, dont le leader chiite Fadlallah.

Selon le quotidien libanais francophone «L’Orient-Le Jour», Mohammed Béchari, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM – organisme récemment créé comme interlocuteur des pouvoirs publics en France), s’est rendu au Liban le 14 janvier pour rencontrer les représentants de l’islam sur place. Il a affirmé être venu «expliquer la position réelle des musulmans de France» sur la question du voile islamique dans les écoles.

Outre des entretiens avec Mohammed Hussein Fadlallah, avec le mufti sunnite Mohammed Rachid Kabbani, avec le vice-président du Hezbollah Naïm Kassem et le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir, il s’est entretenu avec Abdel-Amir Kabalan, président du Conseil supérieur chiite.

A cette occasion, le responsable du Conseil français du culte musulman a précisé, selon le quotidien libanais, que le projet de loi interdisant les signes ostensibles de l’appartenance religieuse à l’école sera débattu par l’Assemblée nationale française en février, et qu’il aura certainement des conséquences sur les musulmans en Occident.

Mohammed Béchari, qui a précisé: «Nous avons discuté de la manière dont nous devons nous conduire, en tant que minorité», a jouté qu’il fallait «veiller au type de discours islamique que l’on peut tenir dans cette phase difficile de la vie de la nation islamique et de la présence islamique en Occident».

Selon le quotidien «L’Orient-Le Jour», le représentant du CFCM a encore déclaré: «Même dans l’opposition, il existe une éthique du dialogue à respecter». Mohammed Béchari a encore rendu hommage au «rôle pionnier que joue la France de Jacques Chirac au service des causes arabes et islamiques».

Propos apaisants de Fadlallah

Dans une déclaration au quotidien al-Hayat, Mohammed Hussein Fadlallah a pour sa part tenu des propos apaisants durant la visite du vice président du CFCM, alors qu’il s’en était pris vivement, dans un premier temps, à la décision du président français Jacques Chirac, la qualifiant d’»atteinte aux droit de l’homme musulman». Il a ensuite affirmé: «Si la loi interdisant le voile islamique à l’école est adoptée, nous ne conseillons pas aux musulmans de recourir à la violence pour affronter cette mesure». Il a poursuivi: «Il existe des moyens de s’adapter légalement à cette loi», prônant notamment le port «d’un bonnet ou d’une perruque», ce qui permet aux musulmanes de ne pas laisser apparaître leur chevelure.

«Ce problème peut être résolu », a ajouté M. Fadlallah. «Notre opposition à la décision d’interdire le foulard islamique à l’école est préventive», a- t-il affirmé, et vise à éviter des réactions «négatives de la part de ceux qui ne croient pas aux moyens pacifiques». (apic/orj/vb)

15 janvier 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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