Zimbabwe: Des responsables religieux dénoncent le silence «honteux» des politiciens

Anglicans et catholiques dénoncent les multiples violations

Harare, 23 janvier 2004 (Apic) Un collectif de responsables religieux d’Afrique australe dénonce le silence «honteux» des leaders politiques de la région devant les violations des droits de la personne au Zimbabwe.

Pour «Solidarity Peace Trust», les leaders politiques font preuve de «solidarité avec le président Robert Mugabe et son régime et ferment les yeux sur la souffrance de citoyens zimbabwéens ordinaires». Une telle «solidarité» implique un choix qui indique clairement que le citoyen ordinaire africain du Zimbabwe n’a aucun droit fondamental, dénonce Mgr Kevin Dowling, évêque catholique du diocèse de Rustenburg, en Afrique du Sud, dans l’introduction d’un rapport sur la question des violations des droits au Zimbabwe.

«Solidarity Peace Trust» est dirigé par des évêques anglicans et catholiques romains du Zimbabwe et d’Afrique du Sud, notamment Pius Ncube, l’archevêque catholique de Bulawayo, connu pour son franc-parler.

En décembre, le président sud-africain Thabo Mbeki et les leaders de plusieurs autres pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) – entre autres la Namibie, le Mozambique, et la Tanzanie – s’étaient opposés à la poursuite de la suspension du Zimbabwe du Commonwealth pour abus des droits de la personne.

Phénomène pas nouveau

Depuis quelques années, les cas de violations se multiplient au Zimbabwe. Il y a trois ans, le gouvernement de Robert Mugabe a entamé une réforme agraire hasardeuse et parfois violente conduite par les partisans de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) – ceux-ci ont occupé des fermes qui appartenaient à des fermiers blancs.

Le rapport du «Solidarity Peace Trust» condamne les «tentatives (du gouvernement zimbabwéen) d’exploiter la question de la terre, la souveraineté et l’impérialisme occidental comme un paravent» tout en commettant des violations et en enfreignant la Charte des Nations Unies, accusation déjà faite par l’ancien archevêque anglican du Cap Desmond Tutu, lauréat du Prix Nobel de la paix.

L’Alliance a été fondée en 2002 dans le but de développer la solidarité entre l’Afrique du Sud et le Zimbabwe et de soutenir les Eglises qui sont aux cotés des victimes des abus des droits de la personne au Zimbabwe. (apic/eni/pr)

23 janvier 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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