Danemark: Les pentecôtistes cherchent l’inspiration dans les «symboles catholiques»

«Nous avons perdu les symboles où rattacher notre foi»

Copenhague, 16 février 2004 (Apic) Les chrétiens pentecôtistes danois qui, jusqu’à présent, évitaient les «symboles catholiques» – comme les autels, les croix ou les cierges – manifestent désormais leur intérêt pour de tels signes. «Les symboles apportent une dimension physique et tangible à notre foi», reconnaît le pasteur René Ottesen, à Copenhague.

«Nous avons perdu les symboles, et c’est pourquoi nous avons perdu le crochet auquel suspendre notre foi», déclare R. Ottesen, pasteur de la plus grande église pentecôtiste de Copenhague, où une sacristie devrait être consacrée ce mois-ci. Il s’agit d’une salle annexe réservée à la méditation et à la prière.

Cette sacristie contient une croix, de l’eau, des cierges et autres symboles chrétiens, explique le pasteur. La sacristie est une première initiative et il n’en existe actuellement pas d’autres dans les églises pentecôtistes du pays, rapporte l’agence de presse oecuménique ENI basée à Genève, mais le pasteur Ottesen espère que l’idée sera reprise par des collègues.

Une église donnant l’impression d’être un théâtre

Jusqu’à présent, l’église pentecôtiste située dans le Centre culturel chrétien de Copenhague, avec son balcon, sa scène et les longues rangées de chaises, pouvait parfois donner aux nombreux visiteurs l’impression d’être un théâtre. C’est après avoir reçu la visite d’un homme qui n’était pas membre de l’Eglise et qui demandait l’aide pastorale du pasteur que celui- ci a eu l’idée de construire une sacristie.

En effet, le visiteur, entrant dans le bâtiment, se déclara surpris par l’absence d’autel ou de croix, et c’est finalement dans une église luthérienne voisine qu’ils se sont rendus pour

prier. Selon le pasteur Ottesen, la sacristie devrait être aussi un lieu de silence. «Il n’est pas suffisant de vivre notre vie spirituelle sur la voie rapide de l’autoroute», a-t-il fait remarquer. «Nous devons aussi suivre les routes secondaires et profiter du paysage. Avec la sacristie, nous aurons un lieu propice au silence, à la réflexion et à la méditation.»

L’habit fait le moine

Mais il y a aussi une autre tradition suivie par des catholiques ou certains protestants que René Ottesen et d’autres pasteurs des Eglises libres ont adoptée: c’est le port de l’habit noir et du col de pasteur, en particulier lorsqu’ils veulent être reconnus dans les lieux publics.

«J’utilise le symbolisme de l’habit que je porte. Si les gens veulent un conseil spirituel, ils peuvent voir où je suis.» A ceux qui lui reprochent d’affaiblir la foi pentecôtiste en adoptant les traditions catholiques romaines, le pasteur Ottesen admet que «l’Eglise catholique peut nous apprendre beaucoup. Et la théologie est une histoire sans fin.» (apic/eni/be)

16 février 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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