Colombie : message du pape suite à l’assassinat de L. C. Galan (210889)

Santiago de Compostelle, 21août(APIC/CIP) Jean Paul II a adressé un télégramme au nonce apostolique en Colombie, Mgr Angelo Acerbi, suite à l’assassinat par des trafiquants de drogue de Luis Carlos Galan, le candidat à

la présidence du parti libéral colombien.

Jean Paul II écrit que la «triste nouvelle» de cet assassinat fait

naître en lui des «sentiments de douleur et de réprobation». Ce sont «des

fils d’une même nation qui ont, de façon impitoyable, attenté à la vie de

leurs frères», ajoute-t-il, disant prier Dieu pour que de tels actes, qui

sont indignes de l’homme, ne se répètent plus jamais».

Le pape dit sa confiance que le peuple colombien et les autorités agiront «d’une façon juste et adéquate» pour extirper définitivement le féau

de la drogue, qui a déjà fait tant de victimes. Au nom de Dieu, il supplie

les auteurs de ce crime que rien ne peut justifier, et ceux d’autres meurtres commis dans un passé récent de «renoncer une fois pour toutes à ces

inexplicables gestes odieux qui ont déjà fait et continuent de faire couler

tant de sang et de larmes dans de nombreuses familles de Colombie et du

monde entier».

Paradis des trafiquants de drogue, qui y ont pignon sur rue et

contrôlent toute la vie politique, la Colombie est depuis de nombreuses

années le théatre d’assassinats visant quiconque dénonce l’injustice qui y

règne : des journalistes (plus de 200 ont été tués depuis 1980), des

prêtres, des magistrats (une tuerie au Palais de Justice, en 1985, a vu 12

magistrats, 53 civils et 53 guérilleros tomber sous les balles des

militaires). Ces derniers jours, la Colombie a pleuré la mort d’un

journaliste, ancien correspondant à Rome et qui venait tout juste de

rentrer au pays pour y écrire un livre sur la mafia colombienne, d’un juge

et d’un chef de la police. Plus de 15.000 assassinats y ont été commis en

1988. Les tueurs y jouissent d’une totale impunité, au point qu’on a vu les

4.600 juges du pays démissionner en bloc.

Homme politique brillant, Luis Carlos Galan avait de réelles chances

d’être élu président l’an prochain. Ennemi déclaré des gros bonnets de la

drogue, il se savait menacé. Il a été tué lors d’un meeting où il prenait

la parole devant 10.000 personnes. (apic/jt/bd)

21 août 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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