Compostelle : Jean Paul II rencontre les jeunes (200889)

Saint-Jacques-de-Compostelle, 20août(APIC/CIP) Il était un peu plus de

11h lorsque le DC 9 Super 80 de l’Alitalia emmenant le pape s’est posé à

l’aéroport de Labacolla, à Santiago de Compostela, au terme d’un voyage de

1.807 kilomètres.

Jean Paul II effectue cette visite non-officielle en Espagne à l’occasion de la 4e Journée internationale de la Jeunesse. Il restera durant

trois jours dans ce pays qu’il a déjà visité à deux reprises auparavant (en

1982 et 1984). Après Compostelle, il se rendra dans les Asturies, pour visiter successivement Oviedo, ce dimanche, puis la grotte et le site de Covadonga. Il s’agit du 43e voyage du pape hors d’Italie. Après cette visite

en Espagne, Jean Paul II aura visité 83 pays des cinq continents et bouclé

une distance de plus de 640.000 km – plus que tout autre chef d’Etat, relève Radio Vatican. Il aura passé presque une année entière loin de Rome,

soit près d’un dixième de son pontificat, si l’on tient compte des 75 visites pastorales qu’il a consacrées à l’Italie.

Un facteur de cohésion pour l’Europe

A son arrivée à Compostelle, le pape a été accueilli par le roi Juan

Carlos, avec lequel il a eu ensuite un entretien privé dans un salon de

l’aéroport. Dans son discours d’arrivée, il a dit sa joie de pouvoir

rencontrer tant de jeunes venus du monde entier pour «vivre d’intenses

journées placées sous le signe de la foi chrétienne».

Au «haut lieu privilégié» qu’est Saint-Jacques de Compostelle, a

poursuivi Jean Paul II, la jeune Europe trouve un puissant facteur de

cohésion : la foi chrétienne. Le pèlerinage qui s’y déroule aujourd’hui

constitue non seulement un hommage obligé au passé, mais un acte conscient

posé dans les perspectives d’une vitalité retrouvée.

Après avoir rappelé que l’Espagne a toujours eu une vocation universelle

et catholique, avec Saint-Jacques-de-Compostelle comme «très clair symbole»

de cette vocation, Jean Paul II a expliqué le motif de sa venue : inviter

chacun à participer à l’édification d’un monde «où resplendit la dignité de

l’homme», «où soient promues la justice et la paix».

Un signe pour le monde

Jean Paul II s’est ensuite rendu en voiture à la cathédrale de Santiago,

avant de parcourir à pied les cent derniers mètres du «camino» du pèlerin,

comme le veut la tradition.

Lors du «rite du pèlerin», qui s’est déroulé devant, puis à l’intérieur

du sanctuaire, le pape a embrassé la statue de Saint Jacques. Dans le

discours qu’il a ensuite prononcé lors d’une célébration de la parole, il a

indiqué que Compostelle, dont le pèlerinage a été considéré par tant de

fidèles comme «le modèle du pèlerinage de l’Eglise dans son cheminement

vers la vie céleste», veut continuer d’être aujourd’hui «lumière

resplendissante de vie chrétienne, en réserve d’énergies apostoliques pour

de nouveaux chemins d’évangélisation…»

Ce pèlerinage, organisé pour la 4e Journée mondiale de la Jeunesse, se

présente, a poursuivi le pape, comme «un signe clair et éloquent pour le

monde… Nous désirons allumer un feu d’amour et de vérité pour attirer

l’attention du monde». Jean Paul II a alors invité les jeunes présents à

faire en sorte que fleurisse «un nouvel humanisme chrétien qui donne pleine

signification à la vie, à une époque où la faim et la soif de Dieu est si

grande».

Se référant au thème de la Journée mondiale de la Jeunesse – «Le Christ,

chemin, vérité et vie», le pape a enfin prié Saint Jacques, afin qu’il

enseigne à chacun le chemin qui conduit au Christ, ouvrant à la vérité

qu’il a lui-même apprises des lèvres du Maître et donnant aux chrétiens la

force d’aimer toujours la vie.

Après s’être rendu à l’archevêché pour y saluer le comité organisateur

de la Journée mondiale de la Jeunesse et pris un peu de repos, Jean Paul II

a gagné dans l’après-midi l’église du grand séminaire pour y rencontrer les

jeunes handicapés.

Le pape qui s’est vu offrir un livre recueillant le témoignage de jeunes

handicapés, de leurs familles et de leurs accompagnateurs, a voulu voir

dans la présence de ces jeunes «le centre de l’attention ecclésiale». En

effet, a-t-il dit, la souffrance les rend particulièrement proches du

Christ, faisant de chacun d’eux comme «un Christ vivant au milieu du

monde».

Evoquant sa propre expérience de la souffrance, Jean Paul II a rappelé

que celle-ci a un côté «sublime», dans la mesure où elle ouvre à une

profonde expérience spirituelle. Soulignant la force évangélisatrice

incommensurable de la souffrance, le pape a exhorté les jeunes : «En

offrant au Seigneur vos forces limitées, vous êtes la richesse de l’Eglise,

une réserve d’énergie pour sa mission évangélisatrice.» (apic/cip/mg)

20 août 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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