Les photos prises avant la mutilation de la statue en 1972
Ouverture de l’exposition de photos de Hupka de la Pietà de Michel-Ange
Rome, 18 mars 2004 (Apic) Une sélection saisissante des photos de l’artiste d’origine autrichienne, Robert Hupka sont exposées pour la première fois au Vatican. Des milliers de clichés en noir et blanc et en couleur de cette sculpture culte ont été pris par Hupka lorsque la Pietà avait été transportée à New York en 1964, pour l’exposition universelle. L’exposition est visible du 18 mars 2004 au 23 juillet dans la salle du Vatican intitulée «Il braccio di Carlomagno»
Depuis 1972, le chef d’oeuvre de Michel-Ange, la Pietà, n’est visible dans la basilique Saint-Pierre qu’à travers une épaisse vitre pare-balles. Mais un artiste d’origine autrichienne, Robert Hupka, avait pris des milliers de clichés en noir et blanc et en couleur de ce groupe de marbre lorsqu’il avait été transporté à New York en 1964, pour l’exposition universelle. C’est une sélection saisissante de ces photos qui sont exposées pour la première fois au Vatican depuis le 18 mars 2004 et jusqu’au 23 juillet.
La salle du Vatican – Il braccio di Carlomagno – dans laquelle sont exposés les centaines de clichés de la Piétà, est plongée dans l’obscurité. Un jeu de lumière délicat, soutenu par un fond musical de chant grégorien, plonge immédiatement le visiteur dans la contemplation de cette oeuvre majeure à la fois trop et trop peu connue.
Pour le français Daniel Courant, organisateur passionné de cette exposition, qu’il avait déjà montée auparavant avec sa soeur, Myriam Courant, à Paris, à Madrid, à Vienne et à Czestochowa, «Robert Hupka est de la même hauteur d’âme que Michel-Ange. Il le rejoint dans ce qu’il y a de plus pur dans son inspiration».
La Pietà, photographiée à l’exposition universelle de New York en 1964
Viennois d’origine, Robert Hupka, décédé en 2001, s’est installé aux Etats- Unis après la guerre. En 1964, il apprend que le pape Jean XXIII a donné son accord pour que la Pietà de Michel-Ange, qui appartient aux collections vaticanes, quitte Rome pour la première fois, afin d’être présentée à l’exposition universelle de New York. Robert Hupka est en outre choisi pour enregistrer le programme musical du pavillon du Vatican, où la Pietà sera exposée.
Chargé de photographier l’oeuvre qui orne la couverture du disque commémoratif de l’exposition de 1964, il est subjugué par la beauté et la spiritualité qui s’en dégagent, au point d’y consacrer tout son temps dans les mois qui suivent. D’avril 1964 à novembre 1965, il en tirera plus de 5000 clichés, multipliant les points de vue, les éclairages, les angles d’approche. Une fascination à laquelle Hupka ne pourra plus s’arracher : «Une fois lancé, il me devint impossible de m’interrompre, jusqu’au moment où le navire qui ramenait la statue en Italie disparaisse de ma vue».
Abîmée par un déséquilibré
Après que le groupe de marbre ait été abîmé par la main armée d’un marteau d’un déséquilibré, en 1972, Hupka avait décidé de faire connaître son travail.
Le chant grégorien servant de fond musical pour l’exposition vaticane est celui choisi par Robert Hupka à New York, en 1964.
Cette exposition, proposée aux visiteurs alors que sort sur les écrans européens, La passion du Christ de Mel Gibson, est un autre regard posé sur le Christ, dont le visage pacifié évoqu, selon Daniel Courant «à la fois la souffrance de la Croix, la descente dans la nuit et la résurrection». «Il s’agit, explique-t-il encore, d’une véritable aventure d’âme vécue par Robert Hupka, et à laquelle est convié le spectateur. Celui-ci ne peut rester extérieur à ce langage de communion spirituelle avec un ordre supérieur des choses», ajoute Daniel Courant. (apic/imedia/vb)