Genève: L’Eglise copte dans ses nouveaux locaux à Meyrin
Dans l’ancienne «chapelle de la persécution»
Meyrin, 1er avril (Apic) L’Eglise copte orthodoxe s’est installée dans de nouveaux locaux situés dans la commune genevoise de Meyrin. Il s’agit d’une ancienne «chapelle de la persécution» rénovée et agrandie. Cette communauté rassemble surtout des familles égyptiennes, et les communautés chrétiennes locales.
En 1875, le Conseil d’Etat genevois se mit à confisquer les églises des catholiques romains qui, contrairement aux catholiques dits «nationaux», refusaient, entre autres, l’élection des curés par les paroissiens. Ces catholiques construisirent alors ce qu’on a appelé des «chapelles de la persécution». Quelques-unes, affectées à d’autres usage après la restitution du sanctuaire paroissial, existent encore. C’est l’une d’elles, située dans le village de Meyrin, édifiée en 1885 et désaffectée en 1901, qui vient d’être rénovée par la communauté copte orthodoxe. On lui a ajouté des locaux paroissiaux et un logement pour le prêtre, le Père Mikhail Megally, venu d’Egypte en mars 2002.
La communauté compte environ 500 personnes établies en Suisse romande. Il s’agit pour la plupart d’Egyptiens, certains avec leur conjoint d’une autre nationalité. Il y a aussi quelques Ethiopiens, Soudanais et Syriens. La sainte liturgie, qui dure deux heures et demie, est célébrée tous les 2ème, 3ème et 4ème dimanches du mois, ainsi que le 1er samedi. On utilise aussi bien la langue copte que l’arabe et le français. L’espace désormais à disposition permet de développer de multiples activités paroissiales: catéchèse, chorale, études bibliques, bibliothèque, scoutisme, groupes de jeunes, oeuvres sociales.
Dans l’attente de Chenouda III
Auparavant, les coptes orthodoxes se rassemblaient, depuis 1986, dans un édifice qu’ils louaient dans la commune voisine de Vernier. Ils font partie du Rassemblement des Eglises et Communautés chrétiennes de Genève. Depuis leur arrivée à Meyrin, ils tissent des liens avec les deux paroisses catholiques de la commune, ainsi qu’avec la paroisse protestante et la paroisse évangélique.
Dédiée à la Vierge Marie, l’église comprend une iconostase venue d’Egypte, comme les icônes et les belles portes d’entrée ornées de croix coptes. Les fidèles coptes espèrent la venue, peut-être encore ce printemps, du chef spirituel des coptes, le pape Chenouda III, 117ème patriarche d’Alexandrie. MBA
Encadré
L’empreinte du monachisme
Le terme «copte» vient d’un mot grec signifiant «égyptien». L’Eglise copte, l’une des plus anciennes, remonte, selon la tradition, à la prédication de l’évangéliste saint Marc. Elle s’est d’abord implantée à Alexandrie. Avec quelques autres Eglises, dont celle d’Ethiopie, elle est appelée «pré chaldéenne» pour ne pas avoir accepté les décrets du Concile de Chalcédoine sur les deux natures du Christ. Cependant, aujourd’hui, ces controverses théologiques semblent en voie d’être surmontées. L’Eglise copte a été fortement influencée par le monachisme – dont le «père» est saint Antoine l’Egyptien – qui a marqué de son empreinte sa liturgie et sa discipline. Ainsi, les fidèles sont-ils tenus d’observer un grand nombre de jours de jeûne.
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