Films violents et proliférations d’armes à feu, même combat?
Etats-Unis: Les films américains sont toujours plus violents, selon une étude
New York, 15 juillet 2004 (Apic) Les films américains sont toujours plus violents, indique une étude publiée par l’université de Harvard dans le Massachusetts, aux Etats-Unis. La jeunesse américaine est toujours plus exposée à des scènes de violence ou de sexe dans les cinémas, constate cette étude portant sur près de 2’000 films.
Aujourd’hui, affirme Kimberly Thompson, professeur à Harvard, un jeune peut voir des films qui, il y a dix ans, ne lui auraient pas été autorisés, à moins d’être accompagné d’une personne adulte.
L’analyse critique en particulier les critères arbitraires utilisés par la «Motion Picture Association of America» (MPAA) pour contrôler les films. Les responsables de l’étude recommandent l’application de règles claires pour toutes les entreprises de divertissement.
Réagissant aux conclusions de cette étude, un porte-parole de la MPAA, a déclaré que la classification des films reflète peut-être l’attitude de la société américaine. Celle-ci, à ses yeux, tolérerait mieux la représentation d’actes de violence au cinéma que par le passé.
Un avis peu partagé
Un avis que ne partage pas ceux qui luttent aux Etats-Unis contre la prolifération des armes. Un premier grand débat avait du reste fait rage en 1999 après la tuerie de Littleton, dans le Colorado, où deux lycéens avaient tué douze de leurs camarades et un professeur avant de se donner la mort, pour rebondir un mois après qu’un adolescent de quinze ans ne blesse à coup de 22 long rifle six élèves dans un lycée de la banlieue d’Atlanta en Géorgie. C’était le sixième grave «accident» dans une école américaine en vingt mois. Des événements portés à l’écran? Cela, sous prétexte que la société tolère aujourd’hui mieux la représentation d’actes de violence au cinéma que hier?
Dans son dernier film, Michael Moore s’en prend d’ailleurs aux raisons du nombre de mort par armes à feu aux EU, pays qui compte le taux le plus élevé de morts par balles chaque année. Il revient du reste sur la tragédie de Littleton, au lycée Colombine.
Après cette succession de tragédies dans les écoles, nombre de personnes – sinon une majorité – se déclaraient en faveur d’un contrôle plus sévère des armes à feu. Et pourtant une majorité des élus continue à freiner le mouvement, dénonçait Eric Schmeltzer de «Public Campaign», un groupe de pression basé à Washington militant pour une réforme du financement des campagnes électorales.
Prolifération de films violents, violences et armes à feu? L’amalgame est aisé, certes. D’après Public Campaign, certains élus ont touché jusqu’à 80’000 dollars lors de la période 1997-1998 en contribution de la part du lobby des armes à feu. L’histoire ne dit en revanche pas si ce même lobby est directement intéressé à la production de films violents. (apic/ag/pr)