
Demain, la Cathédrale
«…La science ne peut pas répondre à la question de Dieu, mais les travaux montrent que la dimension spirituelle est inscrite profondément dans la nature humaine. Si notre cerveau implique de tels circuits, c’est qu’il y a là une question importante à explorer (…) Les neurosciences rapprochent les humains, quelle que soit leur religion.» (Prof. Jacques Besson, chef du Service de psychiatrie communautaire, CHUV) Source : La science face à Dieu, in bonne nouvelle, mensuel de l’Eglise réformée vaudoise, VII-VIII 2012, p. 4.
«Les Eglises peuvent-elles améliorer leur travail en fonction des découvertes des neurosciences ? Elles doivent accompagner l’humain pour approfondir sa spiritualité» (Olivier Calame, pasteur, même source, p. 5).
L’œcuménisme, entre réformés et catholiques ? En net recul. «A Fribourg, chacun prêche trop pour sa propre paroisse». (Interview du pasteur de Roche, par Samuel Jordan. Source. La Liberté, p.8, 30.06.2012.)
Une Cathédrale
Elle est le lieu le plus naturel qui soit pour réunir les chrétiens des différentes religions. Qu’en dit-on ? La Liberté (voir ci-dessus, même page ) : «La cathédrale St Nicolas est le lieu de référence absolu des catholiques fribourgeois (..) Mais ce bel édifice religieux appartient à tous les citoyens du canton.»
La presse quotidienne a publié récemment des textes à verser au dossier Religions. Parmi eux : «Recul de la pratique confessé» (Le Nouvelliste VS 04.07.2012, p. 19). «Le paradoxe religieux suisse» (La Liberté FR 07.07.2012, p. 8).
Autrement
Les cathédrales de Suisse sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Et dès lors ouvertes à toute la population, à tout visiteur, quelle que soit l’origine de chacun et sa religion. Aura-t-il échappé aux participants au colloque sur la Cathédrale de Lausanne, en juin 2012, que la Constitution fédérale suisse précise, dans son préambule : «Au nom de Dieu Tout-Puissant ! Le peuple et les cantons suisses, conscients de leur responsabilité envers la Création …». Un lien avec la spiritualité ?
Aujourd’hui
Pour nombre de personnes attachées aux cathédrales, la formule invocatoire «Au nom de Dieu Tout-Puissant !» vise non seulement à rappeler le rôle d’une cathédrale dans la vie spirituelle, mais dans la vie culturelle également, l’une et l’autre constituant un élément fondamental de la «construction» de la personne humaine. La raison d’être d’une cathédrale, en quelque sorte, renforce le tissu socioculturel du pays. Par les cultes, messes, offices, les cérémonies, les rencontres oeucuméniques – entre autres – qui s’y déroulent, l’édifice devient, demeure le cœur d’une région. Pour maintenir, renforcer le capital humain du pays, il serait juste, estiment certains, que la Confédération prenne à sa charge la restauration de chaque cathédrale, édifice dans lequel la population rend grâce à «Celui qui est, qui était et qui vient». À savoir Dieu, dont la Constitution fédérale donne le Nom en toutes lettres, au commencement du document le plus important du pays. Le peuple de Dieu étant constitué de tous les humains, il devrait en outre être possible le dimanche, de prendre part ou d’assister, dans chacune des cathédrales de Suisse, à trois célébrations : un culte, une messe, à tout le moins un office œcuménique.
Les autorités
Les Chambres fédérales et les citoyens contribuables suisses se sont autorisés, il y a longtemps, à inscrire dans le préambule de la Constitution fédérale la formule invocatoire propre au langage spirituel «Au nom de Dieu Tout-Puissant». En s’étant appuyée sur cette formule, utilisée en la circonstance à des fins politiques, la Confédération n’a-t-elle pas le devoir moral, voire constitutionnel de prendre à son compte les charges financières des onze cathédrales et Münster du pays (Genève, Lausanne, Bâle, Berne, Zürich, pour l’Eglise évangélique réformée; Fribourg, Sion, Soleure, Coire, St-Gall et Lugano pour l’Eglise catholique)?
Un message?
En marge du colloque 2012 sur la Cathédrale de Lausanne, un message circulera-t-il dans le pays, à tout le moins dans les villes dotées d’une cathédrale, donnant le signal de départ – à l’enseigne du même Dieu pour tous -vers un «Autrement les cathédrales», invitant toutes les professions de la construction et de la restauration de ces édifices, tous les célébrants des religions chrétiennes, finalement tous les humains se sentant concernés, à inscrire dans leur esprit un cathédralement ensemble, et à le placer à l’entrée, voire dans le chœur de chacune des cathés du pays ?
Une borne témoin
Les populations terriennes et urbaines du canton de Vaud – sur lequel se trouve la Cathédrale de Lausanne; elles en sont fières ! – avaient compris, il y a plusieurs siècles, la nécessité d’un lien spirituel entre les habitants. Aujourd’hui encore, qui se rend dans les vastes forêts du Jorat, au-dessus du Chalet-à-Gobet, découvre la fameuse «Borne des trois Jorats». Elle a remplacé en 1928 une autre, placée par les baillis bernois après leur prise de possession du Pays de Vaud en 1536, année de la Réformation.
Un parchemin a été scellé dans le petit monument (moins de deux mètres de hauteur). Il a pour mission de faire savoir notamment que « … les travailleurs des campagnes, du vignoble et de la ville, tous ont plus que jamais foi en leur avenir et en celui de la patrie qu’ils aiment et qu’ils savent protégée par celui qui domine tout et devant lequel les humains de ces lieux s’inclinent humblement.»
L’une des trois faces de la borne est celle «de l’Evêque», la deuxième de «la ville» (Lausanne) et la troisième de «Echallens» (la campagne). La borne des trois Jorats – proche de la route des paysans – a été fixée sur le sol forestier à l’altitude 893.03 m. (367.53 mètres au-dessus de celle de la Cathédrale).
Avant que le lecteur ou la lectrice ne se rende sur place, cette information pourrait l’intéresser : cathédrale vient du latin cathedra, signifiant siège épiscopal (de l’évêque). Sur la carte swisstopo Echallens no 1223, au 1 :25 000, la borne des Trois Jorats est mentionnée (note : depuis le bas de la carte, entre les longitudes 543 et 544, à 5 cm au-dessus des Prés de Bressonne).Sur cette même carte, la mention Jorat de l’Evêque figure le long de la route, côté levant, précédant la Montagne du Château (pt 929 m, l’un des plus élevés de la région lausannoise) et Montpreveyres. A deux pas de la borne des Trois Jorats, dans la forêt paisible, une belle voûte végétale. Certains randonneurs poètes du dimanche établissent un lien avec celle de la Cathédrale de Lausanne où, avant la Réformation (1536), officiait l’évêque.
Pour se rendre en voiture (puis à pied) à la borne historique, prendre au-dessus de Lausanne la route de Moudon, Berne. Depuis le Chalet-à-Gobet (au fil des siècles, propriété épiscopale, puis de la ville de Lausanne. Le site remplaça dans sa fonction d’accueil des voyageurs l’antique hôpital de Ste Catherine-du-Jorat, doublé d’un couvent des carmes. L’auberge du passé devint une vraie auberge, avec enseigne «A l’Ecu de Lausanne, bon logis, à pied, et à cheval», selon «Les monuments d’art et d’histoire de la Suisse, canton de Vaud IV, éd. Birkhäuser, Bâle), poursuivre et, au début de la descente, au premier carrefour, prendre à gauche la route des paysans (note : maisonnette à gauche dans la prairie. Route plate. Puis forêt de chaque côté et ensuite grande clairière (Moille Saugeon). Attention, juste avant d’entreprendre la montée, à droite petit parking dans la forêt, altitude 859. S’y introduire, quitter la voiture et prendre le tout petit sentier pentu, proche de la route, menant droit ou presque à la Borne des trois Jorats, dans le bois. Au retour, en quittant le parking, redoubler d’attention en s’engageant sur la route !
Il y a plusieurs siècles, le peuple vaudois avait fait sienne la reconnaissance de Celui devant lequel on s’incline humblement. Aujourd’hui, «Au nom de Dieu Tout-Puissant». la Berne fédérale et le canton de Vaud, appuyés par les cantons dotés d’une cathé ou Münster, feront-ils reconnaître «la nature des choses», à savoir que les cathédrales sont entretenues par l’Etat fédéral et ouvertes tous les dimanches aux différents offices et cultes des religions chrétiennes ?
PhilGo
avec l’agence pro info
Information et documentation
Colloque pluridisciplinaire «Déontologie de la pierre : stratégies d’intervention pour la cathédrale de Lausanne» (14 et 15 juin 2012, Hôtel de Ville de Lausanne), organisé par les autorités cantonales vaudoises : Etat de Vaud, Service Immeubles, Patrimoine et Logistique : tél. +41 (0)21 316 73 01, dominique.mottaz@vd.ch
Sans lien avec le colloque, mais par contre avec la Cathédrale de Lausanne :
Journal périodique le chailléran Lausanne, no 393, novembre 2010.
Lectorat : population des hauts de Lausanne, quartier de Chailly et environs, zone territoriale de paroisses :
– Eglise évangélique réformée du canton de Vaud : Chailly-La Cathédrale, temple
de Chailly ;
– Eglise catholique romaine : St Nicolas de Flüe-Chailly ; chapelle St Augustin-Chailly.
Site www.lechailleran.ch
journal, année 2010, no 393
20 pages A4
introduction «Pour la route»
éditorial Haut lieu
textes Portes ouvertes aux…questions
Lausanne : La Cathédrale en 2010
Le nom de la Cathédrale, sujet sensible ?
En rester là ?
Pas de nom sur la porte ?
Pourquoi cette niche vide ?
La statue décapitée, jusqu’à quand ?
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