Suisse: Le manque de prêtres a beaucoup modifié le travail des sacristains
Le «concierge de l’église» est devenu «diplomate de la paroisse»
Fribourg, 12 septembre 2004 (Apic) Le manque de prêtres a passablement modifié le champ d’activités des sacristains. C’est ce qu’affirme à l’Apic Andreas Walpen, président de l’association des sacristains de Berne et du Fribourg alémanique. Pour lui, le contact avec la population est devenu plus étroit et plus intensif. Près de 60 délégués de l’Association suisse des sacristains participeront à leur assemblée générale le 14 septembre à Fribourg.
Le sens diplomatique devient plus que jamais nécessaire, affirme Andreas Walpen, âgé de 49 ans, sacristain depuis 15 ans à la paroisse St- Antoine à Berne. Dans tous les cas, selon lui, il faut considérer son activité autour de la messe et de l’église comme une vocation. Si ce n’était qu’un job, on ne resterait pas longtemps. Le travail de sacristain nécessite de longs temps de présence, surtout en fin de semaine. C’est pourquoi, explique Andreas Walpen, il devient toujours plus difficile de convaincre les jeunes à accepter un tel métier.
Le plus grand domaine d’activités du sacristain reste encore et toujours la préparation des célébrations liturgiques et la responsabilité de l’église. Mais le spectre de ses tâches s’est passablement élargi ces dernières années. «La relation humaine joue un rôle toujours plus important», souligne Andreas Walpen. La raison principale est la diminution du nombre de prêtres. Du fait que les cures demeurent orphelines, et que les agents pastoraux laïcs n’habite souvent plus dans les locaux de la paroisse, les sacristains deviennent souvent les représentants de la communauté auprès des personnes cherchant une aide: «Les gens sonnent simplement chez le sacristain et arrivent chez lui avec leurs préoccupations».
Les contacts enrichissent l’activité du sacristain
Cela constitue certes un fardeau supplémentaire, qui rend les longues heures de présence encore plus longues, mais d’un autre côté ces contacts enrichissent son activité. Naturellement, il demeure important pour un sacristain de faire preuve de capacités manuelles ou de savoir décorer l’église avec beaucoup de goût, affirme Andreas Walpen, mais les tâches pastorales prennent une importance croissante. Lui-même est intégré dans l’équipe pastorale de St-Antoine, où il est responsable des servants de messe.
Lors de la préparation de la visite du pape à Berne, en juin dernier, Andreas Walpen a travaillé en coulisses dans le domaine de la logistique. Il a consacré près de 700 heures à cette activité, à côté de son activité paroissialle, affirme-t-il.
Pris à parti par les déçus de l’Eglise
Certaines polarisations dans l’Eglise touchent directement le travail des sacristains. «Lorsque le Vatican ou les évêques diffusent un document qui reçoit un écho critique dans les médias, les gens viennent chez moi en colère et déçus, et demandent: Comment peux-tu encore travailler dans cette Eglise? Selon moi, un sacristain doit toujours rester un peu neutre, même si ce qui se passe dans l’Eglise provoque chez lui de la tristesse. Tout en cherchant le dialogue, il va faire comprendre aux gens que l’Eglise locale ne porte pas vraiment de responsabilités dans ces décisions et doit suivre ce qui vient de Rome», souligne encore Andreas Walpen.
Selon lui, la médiation, surtout entre l’équipe pastorale et les fidèles, fait toujours plus partie du travail du sacristain. «Nous sommes un peu les diplomates de la paroisse», affirme-t-il. Les sacristains restent d’ailleurs plus longtemps en place que les membres de l’équipe pastorale, nommés pour quelques années. BB
Indication aux rédactions: une photo d’Andreas Walpen peut être commandée à l’Apic: kipa@kipa-apic.ch
Encadré:
Pour la deuxième fois à Fribourg
L’Association des sacristains de Suisse tiendra son assemblée des délégués mardi 14 septembre à la paroisse du Christ-Roi à Fribourg. C’est la seconde fois que la ville des Zaehringen accueille cette manifestation. La journée sera ouverte à 10h par la messe, présidée par l’aumônier central, l’abbé Josef Benz. L’assemblée des délégués suivra à 11h15. La rencontre, qui rassemblera une soixantaine de participants, est organisée par l’association des sacristains de Berne et du Fribourg alémanique.
(apic/job/bb)