Mgr Rémy Berchier, Vicaire général du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, a présenté à la presse son premier mois d’activité en tant que nouveau responsable du Vicariat épiscopal du canton de Vaud, à la suite du départ de Mgr Bürcher. Plusi

Réunis à Lausanne au Vicariat épiscopal, les responsables de l’Eglise catholique vaudoise et Mgr Rémy Berchier présentaient divers «chantiers» en cour, dans un souci affirmé de communication. Outre Mgr Rémy Berchier, nouveau responsable vicarial pour le canton de Vaud, on notait la présence de Béatrice Vaucher, présidente d’un Comité de pilotage interne, de Jean- Marie Brandt, Président de la Fédération des paroisses catholiques du canton de Vaud, de Jean-Philippe Gogniat, Secrétaire général de la même Fédération et de l’Abbé Jacques Pillonel, délégué épiscopal pour le canton de Vaud.

Rémy Berchier, vicaire général du Diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, avec la responsabilité particulière du canton de Vaud, depuis maintenant un mois, qualifie l’Eglise vaudoise de «vivante». En tant que nouveau responsable du vicariat vaudois, l’une des 5 parties de ce diocèse qui comprend les catholiques des cantons de Vaud, de Genève, de Fribourg, et de Neuchâtel, ainsi qu’une partie alémanique, j’aimerais remercier Mgr Pierre Bürcher, pour ce qu’il a fait durant ces 10 dernières années». Sur la demande de Mgr Bernard Genoud, Mgr Rémy Berchier, dans le cadre de son ministère de Vicaire général, prendra «pour un temps», la responsabilité du Vicariat vaudois.

Renforcer l’unité

Une mission prioritaire s’impose à ses yeux: «renforcer l’unité», en particulier après les changements intervenus en septembre (Ndlr la mutation de Mgr Pierre Bürcher). L’un des objectifs du vicaire général est de préparer le terrain pour lancer une consultation, afin de trouver un nouveau vicaire épiscopal en charge du poste. Mgr Rémy Berchier se donne 1 an ou 2 au maximum pour ce faire et travaillera avec l’équipe du vicariat, le chanoine Payot, Jean-Marc Zwissig, responsable de laïcs dans le canton, ainsi que l’abbé Jacques Pillonel délégué épiscopal pour le canton de Vaud.

Après un mois d’»approche» de l’Eglise vaudoise, le Vicaire général trouve une Eglise «vivante, avec une multitude d’engagés, des agents pastoraux, prêtres, diacres et laïcs qui se donnent sans compter et qui espèrent beaucoup.

Pour lui, «deux événements fondamentaux nous remettent positivement en question et nous dynamisent». Il fait allusion à la crise de notre société, et à la crise de l’Eglise. En conséquence, nous devons passer de «l’héritage de la foi à la proposition de la foi». Mais aussi aux conséquences structurelles, la planification pastorale.

En particulier, la nouvelle Constitution dans le canton de Vaud «nous propulse en plein dans le débat avec nos politiques», et «dans un dialogue interreligieux». Oui, l’Eglise en Pays de Vaud est un vrai laboratoire, a-t- il lancé.

Les dossiers en cours, ou «chantiers» sont liés aux mutations de l’Eglise, «qui n’est plus celle que nous connaissions auparavant», a poursuivi Mgr Berchier. Face à la diminution des forces pastorales, prêtres et läics, «qu’avons-nous à transmettre à cette société qui est en plein changement?» s’est-il demandé, rappelant qu «anciennement, la foi était un héritage, transmise quasiment automatiquement par un milieu familial et par l’Eglise. Ce qui n’est plus le cas. «Nous passons donc de l’héritage de la foi à la proposition de la foi».

Planification pastorale: pas une fusion de paroisses

L’Eglise est tenue de se restructurer. «Une planification pastorale passera des paroisses – qui resteront de pleines entités – à des Unités pastorales», avec à leur tête, des équipes pastorales. L’abbé Jacques Pillonel pour sa part a présenté la mise en oeuvre de la planification pastorale dans le canton de Vaud, qui n’est pas une «fusion de paroisses mais une communion de communautés».

Après un projet de découpage des Unités pastorales (UP). L’évêque diocésain fixe le territoire de chaque UP. 10 UP ont été promulguées, 7 cantonales et 3 intercantonales. 6 à 8 UP cantonales sont encore en création. La mise en place des équipes pastorales qui les gèreront se fera au fur et à mesure que les régions seront prêtes, a encore ajouté Jacques Pillonel. «Rien de révolutionnaire» dans ces nouvelles structures, a-t-il ajouté. Le district d’Echallens pas exemple fonctionne déjà comme cela.

Béatrice Vaucher, en charge du projet interne Mosaïc, a présenté les quatre «visages» des groupes travail recouvrant les missions de l’Eglise vaudoise, qui peuvent être résumés ainsi: humaniser la société, favoriser la constitution de groupes spirituels et missionnaires – l’intervenante rappelant que 40% de la population catholique vaudoise sont des migrants – accompagner les personnes dans leur quotidien et dans la présence de dieu, et enfin ancrer le service aux pauvres et à une plus grande justice.

Une Eglise fière d’être bicéphale

Jean-Marie Brandt, Président de la Fédération des paroisses catholiques du canton de Vaud, est revenu quant à lui sur certains points soulevés par la presse ces derniers temps à propos de la bicéphalité de l’Eglise catholique vaudoise (Ndlr. Une fédération de paroisses, l’organe administratif et financier, et l’autorité diocésaine). L’Eglise catholique vaudoise est bicéphale et fière de l’être, pour résumer les propos du Président. Il a souligné que 24 cantons présentent une structure semblable. Jean-Marie Brandt a rappelé que la Fédération, avec son président, son comité et son assemblée générale sont au service de la pastorale et sont également, auprès de l’Etat de Vaud, les représentants de l’Eglise catholique. En particulier pour les lois ecclésiastiques en cours d’élaboration, selon le mandat de la nouvelle Constitution vaudoise.

Le Président de la Fédération des paroisses catholiques s’est réjoui que pour la première fois dans le canton de Vaud, l’Eglise catholique ait été reçue par le Conseil d’Etat, à deux reprises. En outre, l’Eglise catholique vaudoise s’est soumise volontairement à un audit, réalisé par le Contrôle cantonal des finances. «Ce rapport montre nos structure, l’usage fait de l’argent du contribuable et ne relève aucun dysfonctionnement majeur» s’est réjoui le président. Ce rapport est actuellement à la disposition de l’exécutif vaudois et des commissions parlementaires. «Ce n’est pas le Vatican qui nous finance!» a-t-il lancé.

Fiscalité des prêtres

S’exprimant sur la question de l’assainissement des finances vaudoises, Jean-Marie Brandt s’est dit complètement solidaire du canton. Revenant sur la question de la fiscalité des prêtres de l’Eglise catholique, contestée par cette dernière, il a répété que la pratique en vigueur était inéquitable. En effet, l’Etat de Vaud impose l’Eglise, non sur les salaires réels des prêtres, mais sur les subsides que l’Etat verse à l’Eglise. Or ces subsides servent à payer les salaires de nombreux laïcs, non pris en charge par l’Etat. Ce surcoût fiscal est à la charge de la Fédération, alors qu’elle n’occupe que 143 postes sur son contingent théorique de 184 postes ecclésiastiques. «Cela fait 5 ans que nous interpellons l’Etat à ce sujet» a lancé Jean-Marie Brandt, «et il y a 5 ans, on ne parlait pas de mesures d’assainissement», a-t-il ajouté, niant un quelconque lien entre les deux choses.

Pas de mini diocèse dans le canton

A l’heure des questions, à savoir si l’Eglise ne désire plus d’évêque auxiliaire, Jean Philippe Gogniat a précisé que la présence d’un évêque auxiliaire résidant dans le canton de Vaud peut faire naître l’image d’un mini diocèse dans le canton. «Dans ce sens nous serions plutôt enclins à privilégier l’ancienne formule soit la désignation d’un vicaire épiscopal dans chacun des 4 cantons diocésains. Il s’agit d’une question de lisibilité à nos yeux».

Soutien aux mesures d’assainissement

A propos des coupes budgétaires de plus de 3 millions touchant dans le canton les Eglises réformée et catholique, sur lesquels les citoyens vaudois se prononceront le 28 novembre, la communauté catholique «ne fait pas bande à part». «Nous autres catholiques avons décidé de soutenir les mesures d’assainissement. Nous devrons gérer cette réduction du soutien financier de l’Etat à l’Eglise catholique. Mais nous avons l’habitude de nous serrer la ceinture ont poursuivi les responsables de la Fédération car, et c’est un bref rappel, nous aurions droit à pouvoir occuper un contingent de 185 postes de prêtres. Or nous n’en occupons que 130. L’effort de l Eglise catholique se chiffre déjà actuellement par plus de 5 millions.

Le nouveau statut juridique pour l’Eglise catholique vaudoise, cela ne veut pas dire que demain «nos prêtres deviendront des fonctionnaires d’Etat. Nous voulons garder notre spécificité de catholiques, avons-nous dit à l’Etat: Universalité, diocèse et puis le prêtre est là pour un sacerdoce de l’évêque». (apic/vb)

28 septembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 6  min.
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