Martigny: La Fondation «Barry» assure l’avenir des chiens Saint-Bernard

Elevage repris par un groupe de mécènes

Martigny, 24 décembre 2004 (Apic) Le 23 décembre, un groupe de mécènes a signé à l’Hôtel de Ville de Martigny une convention de collaboration pour la reprise des chiens Saint-Bernard. Les chanoines de l’hospice du Grand Saint- Bernard en Valais avaient annoncé en octobre la mise en vente de leur élevage.

L’avenir de ces chiens, réputés pour avoir sauvé de nombreuses vies lors des avalanches, est donc assuré. La fondation «Barry» perpétuera leur élevage tandis qu’un mécène investira quatre millions pour leur construire un musée. La fondation, qui verra le jour en janvier 2005, est présidée par Ruedolf Thomann, président du club suisse des Saint-Bernard, annonce le quotidien valaisan «Le Nouvelliste» dans son édition du 24 décembre. La ville de Martigny, l’Etat du Valais, ainsi que Léonard Gianadda, père de la fondation Pierre Gianadda, participent également aux deux projets.

Le musée des chiens saint-Bernard sera installé au printemps 2006 dans l’actuel arsenal de Martigny. Sa construction est financée par la Fondation Bernard et Caroline de Watewille, qui a injecté quatre millions dans le projet et réserve un million pour des projets futurs. Quant à la commune de Martigny, elle met le bâtiment et le terrain à disposition et s’engage à couvrir un éventuel déficit annuel d’exploitation du musée à hauteur de 30’000 francs durant dix ans. Le supérieur du Grand Saint- Bernard, le Prévôt Benoît Vouilloz, s’est dit soulagé d’avoir trouvé une solution pour le maintien des chiens. La congrégation a dû se résoudre à abandonner cet élevage car elle ne disposait plus de forces vives pour s’en occuper. Le chenil de l’hospice sera toutefois occupé durant l’été, car près de 10’000 visiteurs s’y pressent chaque année pour admirer les chiens. BB

Encadré

Des mythes qui s’effondrent

Les chiens Saint-Bernard sauvant des randonneurs emportés par une avalanche et leur administrant une gorgée d’alcool contenu dans leur petit tonneau pour leur redonner vie. Cette image reste tenace dans l’imagination populaire, mais ne correspond depuis longtemps plus à la réalité. D’une part, même si quelque 2’500 personnes ont été sauvées par eux ces derniers 200 ans, ce n’est plus le cas depuis 1955, rappellent les Pères du Grand Saint-Bernard, soit depuis que les opérations de sauvetage sont menées par des hélicoptères de montagne. Et lorsque des chiens sont encore utilisés pour repérer des corps enfouis dans la neige, il s’agit de bergers allemands et de Golden Retrievers, plus rapides et au pas plus léger.

De plus, les experts soulignent que les victimes d’hypothermie seraient bien mal avisées de boire de la goutte contenue dans le petit tonneau qui était, selon la légende, suspendu à leur cou. En effet, la consommation d’alcool accélère la perte de chaleur. Il s’avère en fait qu’un berger avait une fois accroché une gourde au cou d’un chien, ce qui donna l’idée de fabriquer des tonnelets contenant de la tisane (mais jamais d’alcool!). Cette expérience ne dura pas longtemps car on s’aperçut que le tonneau gênait beaucoup le chien dans ses déplacements dans la neige fraîche. BB

Encadré

245 jours de neige par an

L’hospice a été fondé au Moyen Age par saint Bernard à environ 2’500 mètres d’altitude, pour héberger les voyageurs traversant les Alpes en provenance d’Italie. C’est à la fin du 17e siècle que des moines ont commencé à dresser des chiens de montage à secourir les voyageurs égarés dans le col, battu par le vent et la neige durant environ 245 jours par an.

Ces chiens, connus pour leur endurance et leur résistance aux maladies ont reçu le nom de Saint-Bernard. Depuis, ils ont acquis leur célébrité pour leur flair et leur facilité à retrouver les traces et les victimes enfouies sous les avalanches.

Le plus célèbre d’entre eux est Barry, né vers 1800, et qui sauva plus de 40 personnes. Il retrouva une fois un enfant inanimé et à moitié gelé dans une grotte. Il le lécha jusqu’à ce qu’il reprenne conscience. Grâce à ses caresses, Barry lui fit comprendre qu’il devait s’accrocher à son cou et monter sur son dos. Cet acte de bravoure contribua grandement à sa célébrité, et à sa légende, perpétuée par de nombreux écrivains et réalisateurs.

(apic/nouv/ag/eni/bb)

26 décembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Partagez!