Difficile parcours pour la nomination de l’archevêque de Paris

Rome: Le dossier de la succession du cardinal Lustiger entre les mains du pape

Rome, 17 janvier 2005 (Apic) Le dossier – compliqué – de la succession du cardinal Lustiger à la tête de l’archevêché de Paris est à nouveau entre les mains du pape.

Les démarches vont bon train et les voyages à Rome se succèdent, en attendant la nomination du successeur du cardinal Lustiger. Nomination qui devra encore être accepté par le président de la République. C’est seulement pour «motif politique» que le chef de l’Etat pourrait poser son veto à une nomination venue de Rome.

Une commission extraordinaire s’est réunie au Vatican le 14 janvier 2005, sans parvenir à prendre une décision finale, la remettant alors au pape.

Une dizaine de prélats, membres de la commission de consultation sur la nomination des évêques ou de l’épiscopat français, s’est réunie pour discuter de la succession du cardinal Lustiger à la tête du diocèse de Paris, le 14 janvier 2005, au Vatican.

Parmi les dossiers étudiés figuraient celui de Mgr André Vingt-trois, l’archevêque de Tours apprécié du cardinal Lustiger dont il a été l’évêque auxiliaire de 1988 à 1999, et celui de Mgr Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence épiscopale française.

La commission extraordinaire n’étant pas parvenue à un accord sur la nomination du successeur du cardinal Lustiger, fidèle ami de Jean Paul II âgé de 78 ans – soit trois ans de plus que l’âge officiel de la retraite pour un évêque -, c’est au pape que le préfet de la Congrégation pour les évêques le cardinal Giovanni Battista Re a remis le dossier, le 15 janvier 2005.

Le pape pourrait prendre rapidement une décision finale et convoquer à Rome le nouvel archevêque pour recevoir son assentiment. Mais le dossier pourrait aussi connaître de nouveaux rebondissements.

Les possibilités à l’étude

La succession du cardinal Jean-Marie Lustiger à la tête de l’archidiocèse de Paris est en effet à l’étude au Saint-Siège depuis plusieurs mois. En octobre dernier, la Commission pour les évêques – organe composé de 20 cardinaux et de 15 évêques attachés à la Congrégation du même nom, qui se réunit tous les quinze jours pour décider de nominations importantes – s’était penchée sur les suggestions faites par le nonce apostolique à Paris, Mgr Fortunato Baldelli. Trois possibilités étaient à l’étude: celle qu’un évêque soit nommé coadjuteur; qu’un homme d’Eglise, pas encore évêque, prenne la tête de l’archevêché de Paris, recevant alors la dignité épiscopale; enfin qu’un évêque renommé prenne directement la succession du cardinal. Mais aucune d’entre elle n’avait fait l’unanimité chez les cardinaux concernés par la question.

Le 24 novembre, le cardinal Lustiger s’était rendu à Rome afin de parler de sa succession avec le pape et le préfet de la Congrégation qui gère les dossiers des deux tiers des évêques du monde. La réunion avait permis d’écarter les deux premières possibilités. Depuis, les dossiers de plusieurs archevêques renommés sont à l’étude.

Encore du chemin

Une fois qu’une décision sera prise au Vatican, la nomination du nouvel archevêque de Paris sera soumise au gouvernement français. En effet, en vertu des accords qui unissent la France et le Saint-Siège, un évêque ne peut être nommé sur le territoire métropolitain sans l’avis formel du président de la République. C’est seulement pour «motif politique» que le chef de l’Etat peut poser son veto à une nomination venue de Rome.

Il faudra donc un peu de temps pour que le va-et-vient se fasse entre le Saint-Siège et Paris, puis pour que Jean Paul II accepte la démission du cardinal Lustiger et nomme par décret son successeur. Le nonce apostolique et le cardinal Lustiger se mettront alors d’accord avec le futur archevêque sur le jour de l’annonce officielle de sa nomination. Les nominations sont traditionnellement annoncées à des dates marquantes du calendrier liturgique.

En attendant, le cardinal Jean-Marie Lustiger représentera Jean Paul II lors des cérémonies commémoratives de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, le 27 janvier prochain. (apic/imedia/ar/pr)

17 janvier 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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