La cène détournée à de fins mercantiles
France: Les évêques demandent à la justice d’interdire une publicité
Paris, 25 février 2005 (Apic) La Conférence épiscopale française a intenté le 25 février une action en justice pour interdire une campagne publicitaire des créateurs de mode Marithé et François Girbaud. La Cène de Léonard de Vinci y est détournée «à des fins mercantiles» et illustre des femmes dans des poses «lascives et des plus suggestives».
Les évêques français ont saisi la justice par le biais de l’association «Croyance et libertés» présidée par Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France. L’association accuse l’agence de conseil en publicité Air Paris, auteur de la campagne, d’injure visant un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée, en l’occurrence le catholicisme.
Les affiches reprennent le célèbre tableau de la Cène du peintre italien Léonard de Vinci. Les apôtres, tout comme le personnage de Jésus, sont des femmes habillées des vêtements de la marque Marithé et François Girbaud. Un homme se trouve devant elles, torse nu, vêtu d’un jean et entouré des bras de l’une des «apôtres».
«Comportements érotiques et blasphématoires»
Me Thierry Massis, avocat de «Croyance et libertés» accuse les auteurs de cette publicité «d’utiliser une scène sacrée à des fins mercantiles». Il relève que les femmes illustrées sur l’affiche adoptent des poses «lascives et des plus suggestives». L’avocat demande l’interdiction cette campagne de pub, qui adopte «des comportements érotiques et blasphématoires à l’égard de ce qui constitue l’essentiel pour les chrétiens (…) alors qu’on est en plein carême».
La représentante du parquet, Pauline Caby, a souligné qu’une mesure de retrait ne peut être exécutée que par ceux qui ont le pouvoir d’empêcher la diffusion de la publicité. Le président du tribunal a demandé au plaignant revoir son assignation pour qu’elle vise explicitement le diffuseur de la campagne. L’avocate des créateurs, Me Laurence Garnier, a réfuté les accusations des évêques français. «La seule différence avec le tableau de Léonard de Vinci, c’est que les apôtres sont des femmes, je constate donc qu’il est outrageant d’être une femme», a-t-elle lancé. Une nouvelle audience aura lieu le 10 mars. (apic/ag/bb)