Encore d’actualité malgré ses quarante ans.

Rome: Jean Paul II encourage la réflexion sur Gaudium et Spes

Rome, 20 mars 2005 (Apic) Jean Paul II a encouragé à réfléchir sur l’actualité de la Constitution conciliaire de Gaudium et Spes, dans un message envoyé au cardinal Renato Martino, président du Conseil Justice et Paix. Ce dicastère est à l’origine d’un séminaire organisée autour de l’héritage de la Constitution, quarante ans après sa publication. Cette rencontre s’est tenue au Vatican du 16 au 18 mars.

Dans son message, Jean Paul II a qualifié d’»initiative opportune» la conférence spéciale organisée par le Conseil Justice et Paix en collaboration avec quelques institutions académiques internationales «pour se rappeler du 40e anniversaire de Gaudium et Spes. Cette Constitution a été votée le 7 décembre 1965 par le Concile Vatican II. Comprenant deux parties différentes, l’une portant sur l’Eglise et la vocation humaine, l’autre sur le chrétien face aux problèmes de son temps, elle avait pour but de préciser les rapports de l’Eglise au monde.

Le pape s’est ainsi réjoui du thème du symposium, ’L’appel à la justice. L’héritage de Gaudium et Spes 40 ans après’. Ce thème «attire l’attention sur le défi devant lequel l’Eglise se trouve constamment», a-t- il écrit dans son message, celui «d’interpréter les réalités sociales à la lumière de l’Evangile».

«Parfois, les énormes progrès de la science et de la technologie peuvent en fait conduire à oublier les questions fondamentales de justice, a aussi souligné le pape, malgré l’aspiration commune à une plus grande solidarité entre les peuples et à une structuration plus humaine des relations sociales».

«Le triste maintien permanent des conflits armés et les manifestations régulières de violence dans de très nombreuses parties du monde constituent une nouvelle preuve – a contrario – de la relation inséparable entre justice et paix, selon l’enseignement fondamental proposé avec une courageuse clarté dans Gaudium et Spes», a-t-il poursuivi. Il a alors souhaité «réaffirmer une nouvelle fois que la paix est oeuvre de la justice».

Prochaine publication du Compendium de la doctrine sociale

Cependant, selon Jean Paul II, «le discours sur la justice n’épuise pas la doctrine sociale de l’Eglise». Le conseil pontifical Justice et Paix devrait d’ailleurs publier la version française du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, publié en octobre dernier, d’ici peu de temps a confié à l’Apic le sous-secrétaire du Conseil, Mgr Frank Dewane.

Le souverain pontife, qui avait demandé au cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, d’être son porte-parole à l’occasion du symposium, a aussi rappelé que le Conseil Justice et Paix avait été institué selon la volonté exprimée par les pères conciliaires. «Durant ces années, le Conseil a joué un rôle important pour approfondir et développer les enseignements du Concile en matière de justice et de paix, méritant ainsi la reconnaissance de l’entière communauté ecclésiale», a-t-il affirmé.

Le symposium organisé au Vatican est dû à l’initiative du Conseil Justice et Paix, qui a travaillé en collaboration avec l’Université Saint- Thomas du Minnesota, l’Université catholique du Sacré-Coeur de Milan, l’Université catholique de Louvain en Belgique, de l’Université Saint-John de New York, et les universités pontificales Angelicum et Grégorienne à Rome.

Le colloque s’est tenu dans la salle du Synode au Vatican. Des interventions de hauts membres de l’Eglise catholique comme le cardinal Sodano, le cardinal Martino, président du Conseil Justice et Paix, ou le cardinal Claudio Hummes, archevêque de Sao Paolo au Brésil, alternaient avec des tables rondes auxquelles participaient différents spécialistes des questions d’ordre international.

«A la relecture actuelle de la Constitution sur l’Eglise dans le monde contemporain, on ne peut pas faire moins que de se sentir appelés à un engagement dans le monde, pas moins nécessaire de nos jours» qu’au moment de la promulgation de Gaudium et Spes, a ainsi souligné le cardinal Sodano au cours de son intervention, dans l’après-midi du 16 mars. Interrogé par Radio Vatican le secrétaire d’Etat a en outre parlé de la nécessité de l’engagement «au niveau mondial», mise en évidence par le document, notamment contre «la pauvreté, la guerre et les drames de l’humanité».

L’Eglise est devenue «protagoniste du monde contemporain»

Intervenant pour sa part sur le thème ’Une perspective historique sur Gaudium et Spes’, le fondateur de la communauté saint Egidio, Andrea Riccardi a pour sa part souligné dans la matinée du 17 mars, que la Constitution a été «une structure intellectuelle et pastorale permanente jusqu’à nos jours». Par elle, l’Eglise est devenue «protagoniste du monde contemporain».

Pour Andrea Riccardi, dans les années 60 l’Eglise a pris conscience qu’elle ne devait pas s’identifier à la «culture occidentale», mais qu’elle devait s’inscrire dans l’universalité, avec un «sens du destin commun». Il a rappelé que Gaudium et Spes, qui porte sur les thèmes centraux du développement, dénonçait «toute forme de guerre», et soulignait que «travailler pour la prospérité du genre humain» était aussi travailler «pour la paix». (apic/imedia/ar/bb)

20 mars 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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