A l’appui: des archives de la Bulgarie transmises à l’Italie
Italie: L’attentat du 13 mai 1981 contre Jean Paul II aurait été commandité par le KGB
Rome, 31 mars 2005 (Apic) L’attentat du 13 mai 1981 contre le pape Jean Paul II refait surface. La presse s’empare bien entendu du sujet. Pour affirmer que cet attentat aurait été commandité par le KGB, selon des archives prochainement communiquées par la Bulgarie à l’Italie.
Un dossier retrouvé dans les archives de la Stasi, les anciens services secrets est-allemands, et communiqué à la Bulgarie, confirmerait l’hypothèse selon laquelle l’attentat de mai 1981 contre Jean Paul II a été ordonné par le KGB puis exécuté par les services secrets bulgares.
Les quotidiens italiens «Corriere della Sera» et «Il Giornale» ont rapporté, dans leur édition du 30 mars 2005, les propos du porte-parole du gouvernement bulgare qui a affirmé, la veille, que son pays était disposé à ouvrir les archives de ses services secrets.
Dimitar Tzonev, porte-parole du gouvernement bulgare, a ainsi affirmé que Sofia était favorable à la communication de ses archives à la commission italienne chargée d’enquêter, entre autres, sur l’attentat qui faillit coûter la vie à Jean Paul II, Place Saint-Pierre, le 13 mai 1981. Une commission parlementaire italienne enquête en effet sur les activités d’espionnage du KGB et sur le recrutement de ses espions dans la péninsule.
Le quotidien italien «Corriere della Sera» évoque «un scénario selon lequel les services secrets de l’ex-URSS sont dans le rôle du donneur d’ordre de l’assassinat» du pape, «les services bulgares dans celui des exécutants» et «ceux de l’ex-RDA comme organisateurs de l’opération toute entière et des manoeuvres successives de brouillage des pistes». Selon cette hypothèse, Ali Agca, qui a tenté d’assassiner Jean Paul II le 13 mai 1981 Place Saint-Pierre, et qui a passé 19 ans dans les prisons italiennes, n’aurait été que l’exécutant d’un assassinat commandité par l’ex-Union soviétique.
Thèse corroborée
Cette thèse corrobore celle avancée par le pape lui-même dans le livre Mémoire et identité, publié en février 2005. Jean Paul II écrit ainsi, dans le dernier chapitre de son livre, qu’Ali Agca «n’a pas commis cet attentat de sa propre initiative, mais que quelqu’un d’autre l’a planifié et commandité».
Le 13 mai 1981 à 17h12, Jean Paul II était sur la Place Saint-Pierre pour la traditionnelle audience du mercredi. Il faisait le tour de la place en papamobile pour saluer les fidèles, et il venait de remettre à une mère son bébé qu’il avait embrassé, quand trois coups de feu ont été tirés de la foule. Deux balles le touchèrent grièvement. L’auteur de l’attentat manqué, le Turc Mehmet Ali Agca, était arrêté quelques instants plus tard.
Gracié le 13 juin 2000 par le président de la République italienne, Carlo Azeglio Ciampi – et extradé en Turquie où il devait purger une autre peine de prison -, Ali Agca a passé 19 années en prison pour cette affaire. 19 années durant lesquelles les enquêtes se sont succédées, sans aboutir. (apic/imedia/pr)