Les évêques luthériennes réclament davantage de responsabilités pour les femmes
Le «plus» des femmes dans la vie de cette Eglise
Hambourg/Genève, 23 juin 2005 (Apic) Les femmes évêques luthériennes réclament davantage de responsabilités pour les femmes. Elles peuvent apporter un style différent, a récemment défendu à Genève la première femme évêque luthérienne, devant un parterre de représentants de cette Eglise.
Selon l’évêque Maria Jepsen, de Hambourg, devenue en 1992 la première évêque luthérienne au monde, les femmes peuvent apporter aux Eglises un style différent de leadership. «Les femmes évêques préfèrent travailler en réseau, et particulier en réseau avec d’autres femmes – qu’elles soient ordonnées et pasteurs ou laïques», a déclaré l’évêque Jepsen aux journalistes dans le cadre d’une rencontre à Genève de femmes évêques et de présidentes d’Eglise luthériennes du monde entier.
Il y a aujourd’hui 25 femmes évêques et présidentes d’Eglise luthériennes dans le monde, et 13 d’entre elles ont pris part à la rencontre de Genève organisée par la Fédération luthérienne mondiale du 16 au 19 juin.
«La plénitude de l’Evangile est représentée plus fidèlement lorsque femmes et hommes peuvent accéder à des rôles de leaders», affirment les déléguées dans un communiqué publié le 21 juin. Les participantes ont constaté que 41 Eglises sur les 138 que compte la Fédération luthérienne n’ordonnaient pas encore les femmes.
«Dans le contexte africain, il est très difficile pour les hommes d’accepter des femmes leaders», a expliqué Angelene Swart, présidente de l’Eglise morave en Afrique du Sud. «Nous devons faire nos preuves», a-t- elle simplement constaté.
Rapide évolution
«Nous avons eu 2000 ans sans femmes leaders et depuis 15 ans, l’évolution est très rapide», a pour sa part relevé l’évêque suédoise Caroline Krook. A Stockholm, a-t-elle dit, la moitié du clergé est composé de femmes. Je suis un peu inquiète de voir si peu d’hommes s’engager dans le ministère», a-t-elle fait remarquer.
Quant à Ilona Fritz, présidente de synode évangélique luthérien aux Pays-Bas, a constaté que la présence des femmes dans le ministère changeait l’Eglise dans son ensemble. «Aux Pays-Bas, je vois les changements venant d’en bas parce que plus de la moitié des pasteurs de la communion luthérienne sont des femmes», a-t-elle dit. «Mais nous ne voulons pas seulement d’une Eglise de femmes.»
Parmi les participantes figuraient des représentantes d’Afrique du Sud, d’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, d’Ethiopie, d’Inde, des Pays- Bas, de Suède, et une observatrice d’Europe centrale et orientale qui ne compte aucune femme luthérienne au plus haut niveau de la hiérarchie. (apic/eni/pr)