Berne: 29’410 signatures contre la traite des femmes au Kosovo

Solidarité avec les «femmes de réconfort» dans le monde entier

Berne/Lausanne, 10 août 2005 (Apic) 29’410 signatures provenant de Suisse ont été envoyées mercredi 10 août 2005 au quartier général de la police de la MINUK à Pristina, pour protester contre la traite des femmes au Kosovo.

Parmi les organisations à l’origine de cette action, on note a présence de la Section suisse d’Amnesty International, conjointement avec l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), la Section suisse de Pax Christi ainsi que la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses.

Ce même mercredi ont eu lieu des manifestations de solidarité avec les «femmes de réconfort» dans le monde entier. Cette pétition lancée par plusieurs organisations suisses demandent aux forces internationales de maintien de la paix MINUK au Kosovo de prendre mettre un terme à l’exploitation sexuelle et à la prostitution forcée de femmes et de jeunes filles.

200’000 femmes exploitées sexuellement par les Japonais durant la guerre

Environ 200’000 femmes asiatiques, principalement de Corée, ont été déportées par l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, et exploitées sexuellement dans les camps militaires, en tant que «femmes de réconfort» (Comfort Women). A ce jour, ces crimes n’ont pas été jugés par un tribunal de guerre et les victimes n’ont jamais reçu de dédommagements.

Depuis 1992, les victimes coréennes manifestent chaque mercredi devant l’ambassade du Japon à Séoul pour réclamer leurs droits. A l’occasion du soixantième anniversaire de la fin de la guerre en Asie, des manifestations de solidarité avec les «femmes de réconfort» ont eu lieu ce mercredi dans le monde entier, comme cela a été le cas en fin de matinée devant l’Eglise Heiliggeist à Berne.

Dans le cadre de cette journée de solidarité avec les victimes de la prostitution forcée, une pétition de 29’410 signatures sera envoyée mercredi au chef de la police de la MINUK au Kosovo.

L’emploi des «femmes de réconfort» à des fins sexuelles ne constitue pas un cas particulier. Encore aujourd’hui, des femmes sont exploitées sexuellement par des troupes étrangères, y compris par les troupes dites «de maintien de la paix» comme par exemple celles présentes au Kosovo.

Aujourd’hui encore, des esclaves sexuelles pour les soldats

Comme l’a démontré Amnesty International dans un rapport en 2004, des femmes et des jeunes filles sont déportées depuis les pays voisins afin de travailler dans des bars comme esclaves sexuelles pour les soldats. Afin de lutter contre cette forme de violence envers les femmes, la Section suisse d’Amnesty International, conjointement avec l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), la Section suisse de Pax Christi ainsi que la Commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses, a lancé une pétition. Elle demande à la MINUK de punir les personnes soupçonnées de participer à la traite des femmes et de protéger de manière efficace les femmes victimes de ce trafic.

Entre-temps, le Kosovo a bien mis sur pied un plan d’action national afin de lutter contre la traite d’êtres humains, mais son application réelle souffre encore de graves lacunes. Avec cette pétition, les organisations demandent que toutes les personnes soupçonnées de participer à la traite des femmes (y compris le personnel de la KFOR et de la MINUK) soient traduites en justice, que les droits des femmes victimes soient protégés, en particulier l’égalité de traitement et la non discrimination ainsi que leurs droits à des réparations et à une assistance. (apic/com/be)

10 août 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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