Le catholique Salva Kiir remplace John Garang
Soudan: Installation officielle du nouveau vice-président au sommet de l’Etat soudanais
Khartoum, 12 août 2005 (Apic) Salva Kiir, un catholique de 54 ans du Sud- Soudan, a été installé officiellement jeudi 11 août comme nouveau vice- président du Soudan. Il remplace à ce poste John Garang, ancien chef charismatique de la rébellion sud-soudanaise, tué dans un accident d’hélicoptère avec 13 autres personnes le 30 juillet dernier.
Garang était tout à la fois; intellectuel, chef de guerre, homme politique et diplomate, il a négocié personnellement et signé les accords de paix avec ses anciens ennemis du régime islamiste en place à Khartoum. Il a été inhumé, le 6 août dernier à Juba, chef lieu de la province à dominante chrétienne du Sud-Soudan, devant une foule de 10’000 personnes dont des chefs d’Etat et dirigeants africains.
Contrairement à Garang, Salva Kiir n’est pas connu du grand public, ni de la communauté internationale. Ancien commandant de la branche armée de l’Armée de Libération du Peuple Soudanais (Spla), il est très peu familier des milieux politiques.
Salva Kiir n’a aucune stature internationale, ayant très peu voyagé à l’étranger, en dehors du Sud-Soudan. La cérémonie de son investiture était son premier voyage à Khartoum depuis 20 ans.
Malgré ses handicaps de départ, il a beaucoup d’atouts et de moyens pour mener à biens sa mission à la tête de l’Etat, aux côtés du président musulman Omar el Béchir. Les «chantiers» qui l’attendent sont immenses. Il y a, entre autres, la formation du gouvernement d’union nationale dont la mise sur pied a été retardée à cause de la mort de John Garang, la mise en place d’une politique de co-gestion entre le Nord et le Sud, des ressources pétrolières. Ce dernier point est l’un des points les plus importants de l’accord de paix signé entre le gouvernement soudanais et la Spla.
Salva Kiir devra se battre pour une application intégrale de cet accord de paix, dans sa province, jusqu’au référendum d’autodétermination, prévu en 2011. Dans son discours d’investiture, il s’est engagé à suivre «la voie tracée» par John Garang, en préservant l’unité et la souveraineté du Soudan. Il a demandé à la presse «de ne plus souffler sur les braises». Il a aussi appelé à un règlement des autres conflits dans le pays, notamment celui du Darfour. (apic/ibc/be)