Avec Mgr Jean-Louis Tauran, le seul cardinal français à la curie
Rome: Le cardinal français Paul Poupard fête ses 75 ans
Rome, 30 août 2005 (Apic) Le cardinal français Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour la culture, a fêté ses 75 ans le 30 août 2005. Le droit canon fixant à cet âge la retraite administrative pour un prélat, l’ecclésiastique angevin doit donc remettre sa démission à Benoît XVI. Le souverain pontife sera alors libre de le reconduire dans ses fonctions ou de lui nommer un successeur.
Nommé à la curie le 28 juin 1980, proche collaborateur de Jean XXIII, de Paul VI et de Jean Paul II, il est le plus ancien des cardinaux à la tête d’un dicastère. Le cardinal Poupard est, avec le cardinal Jean-Louis Tauran, bibliothécaire et archiviste du Saint-Siège, le seul cardinal français actuellement en poste à la curie.
Le cardinal Paul Poupard est né le 30 août 1930 d’une famille de vignerons de Bouzillé, près d’Angers. Il est l’auteur de nombreux livres sur le Vatican, le pape, sur l’Eglise et sur la culture. Ordonné prêtre le 18 décembre 1954, il commence son ministère dans l’enseignement. En 1959, il est appelé à Rome pour travailler à la Secrétairerie d’Etat, où il reste douze ans. Il retourne alors en France comme recteur de l’Institut catholique de Paris (1971-1981) et comme évêque auxiliaire de la capitale française de 1979 à 1980. C’est dans le cadre de cette fonction qu’il accueille Jean Paul II lors de sa première visite en France, le 1er juin 1980.
Quinze jours seulement après ce voyage pontifical, il est rappelé à Rome par le pape pour assumer la fonction de pro-président du Secrétariat pour les non-croyants. En mai 1982, il organise, à la demande du souverain pontife, le Conseil pontifical pour la culture, qui a fusionné avec le Secrétariat pour les non-croyants.
Par la lettre apostolique «Inde a Pontificatus» de 1993, le pape réunissait en effet le Conseil pontifical pour la culture et le Conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants créé par Paul VI en 1965 sous le nom de Secrétariat pour les non-croyants. Entre temps, Paul Poupard est créé cardinal lors du consistoire du 25 mai 1985.
Chargé de réexaminer «l’affaire Galilée»
Le 31 juillet 1981, Jean Paul II nomme une commission d’études chargée de réexaminer «l’affaire Galilée» (1564-1642). Sous l’égide du cardinal Poupard, elle rend ses conclusions en 1992, pour le 350e anniversaire de la mort du savant. Selon le rapport de la commission présenté à Jean Paul II par le cardinal, le scientifique fut condamné par l’Inquisition à se rétracter suite à «une erreur subjective de jugement» de la part de l’Eglise.
Le 21 mai 2004, le cardinal Paul Poupard a célébré à Rome ses 50 ans de sacerdoce et ses 25 ans d’épiscopat. Pour marquer cet événement, un ouvrage intitulé «Culture, croyance et foi», réunissant les textes d’environ 35 personnalités du monde scientifique et universitaire, proches du cardinal, a été publié en hommage au parcours intellectuel du prélat. Le président du Conseil pontifical de la culture travaille depuis 25 ans à promouvoir «l’évangélisation des cultures et l’inculturation de l’Evangile», organisant des congrès et des rencontres internationales sur tous les continents.
Changements attendus à la curie romaine
Dès le lendemain de son élection du 19 avril 2005, Benoît XVI a, comme ses prédécesseurs, reconduit tous les présidents de dicastères dans leurs fonctions. L’âge des cardinaux aidant, des changements sont attendus à la curie au cours des prochains mois. Par ailleurs, le cardinal Ratzinger avait, avant son élection au siège pétrinien, appelé de ses voeux une réforme de la curie. Celle-ci serait en cours d’élaboration. Le pape pourrait profiter de ces changements d’organisation du gouvernement de l’Eglise pour renouveler certains postes détenus par des cardinaux ou des évêques.
Convoqué par Jean Paul II du 2 au 23 octobre, le synode sur l’eucharistie qui rassemblera 250 évêques du monde entier sera une étape importante dans l’agenda du souverain pontife. La question reste de savoir si Benoît XVI attendra qu’il soit achevé pour entamer les changements qu’il estime nécessaires dans la curie. JB/GT
Encadré
Article 354 du code de droit canonique: renonciation pour raison d’âge
C’est le code de droit canonique qui régit les règles de «renonciation» des évêques. L’article 354 précise en effet que «Les pères cardinaux (.) de la Curie romaine et de la Cité du Vatican, qui ont soixante-quinze ans accomplis, sont priés de présenter la renonciation à leur office au pontife romain qui, tout bien pesé, en décidera». Cette règle a été inscrite dans les lois de l’Eglise par Paul VI en 1966, selon un voeu émis par le Concile Vatican II (1962-1965), puis confirmée par Jean Paul II dans sa réforme du droit canon de 1993.
Le cardinal Poupard n’est actuellement pas le seul concerné par cette règle. Le cardinal syrien Ignace Moussa I Daoud, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, atteindra lui aussi l’âge de 75 ans le 18 septembre prochain.
Mais beaucoup de membres de la curie qui ont déjà dépassé la limite d’âge administrative sont toujours en poste. Notamment certaines grandes figures du pontificat de Jean Paul II.
En premier lieu, le cardinal Angelo Sodano, secrétaire d’Etat du Saint- Siège depuis 15 ans, fêtera ses 78 ans le 23 novembre prochain. Quant au cardinal nord-américain Edmund Casimir Szoka, gouverneur de la Cité du Vatican, il les fêtera le 14 septembre 2005. Enfin, le cardinal colombien Dario Castrillon Hoyos, préfet de la Congrégation pour le clergé, vient de fêter ses 76 ans le 4 juillet dernier.
D’autres cardinaux viennent de dépasser la limite d’âge. Le cardinal japonais Stephen Fumio Hamao, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants a atteint ses 75 ans le 31 mars dernier. Peu avant, le cardinal espagnol Julian Herranz, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a fêté son 75e anniversaire le 9 mars 2005. (apic/imedia/gt/be)