Motif: la joueuse montre ses jambes, assure un ouléma

Inde: La fatwa lancée contre la star indienne du tennis Sania Mirza scandalise en Inde

New Delhi, 13 septembre 2005 (Apic) Hindous, musulmans et chrétiens dénoncent la fatwa qui vient d’être lancée contre la star indienne du tennis Sania Mirza, la star montante du tennis, dit-on, qui a atteint les huitièmes de finale du récent US Open. Motif de la fatwa: son vêtement, est un peu trop «sexi» aux yeux d’un dignitaire musulman.

Des femmes chrétiennes ont rejoint des responsables hindous et musulmans pour dénoncer le décret religieux lancé par ledit dignitaire musulman. La joueuse musulmane, âgée de 18 ans, a fait la une des journaux en devenant la première femme indienne à atteindre la semaine dernière les huitièmes de finale de l’US Open avant d’être battue par la Russe Maria Sharapova.

«La robe qu’elle porte sur les surfaces de tennis non seulement découvre de larges parties de son corps, mais elle ne laisse rien à l’imagination», a déclaré Haseeb-ul-hasan Siddiqui, membre du Conseil des Oulémas sunnites en lançant sa fatwa. Il a accusé la jeune fille de «s’habiller de façon indécente» sur les courts de tennis et pour la publicité, et affirme que «l’islam n’autorise pas une femme à porter des jupes, des shorts et des hauts sans manches».

Première joueuse indienne à figurer parmi les 50 premières joueuses mondiales, Sania Mirza occupe maintenant le 34e rang. Elle est aussi la deuxième sportive la mieux payée de l’Inde, en gagnant jusqu’à 15 millions de roupies (environ 285’000 euros) pour chaque annonce publicitaire – juste après l’inévitable idole du cricket Sachin Tendulkar.

Absurde

«Cette fatwa est vraiment absurde», a déclaré Maulana Wahidudhin Khan, président du Centre islamique de New Delhi dans une déclaration faite à l’Agence oecuménique ENI. Il qualifie «d’inapproprié» le décret controversé, estimant qu’il ridiculisait l’islam.

«Les responsables religieux devraient avoir autre chose à faire que de se préoccuper de ce que portent les sportives», a pour sa part lancé Jyotsna Chatterji, membre de l’Eglise de l’Inde du Nord. «Cette fatwa est ridicule», a également estimé Annie Raja, secrétaire générale de la Fédération nationale des femmes indiennes. «Les musulmans devraient dénoncer de tels actes qui discréditent l’ensemble de la communauté musulmane».

Un avis que ne partage pas Sayed Ifthikar Ali, rédacteur de «Shodhan», un hebdomadaire publié dans l’Etat du Maharashtra, à l’ouest du pays. Il affirme au journal «Times of India» qu’il a cessé de publier les photos de Sania Mirza, car, assure-t-il, celles-ci «offensaient certaines sensibilités». (apic/eni/pr)

13 septembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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