Zambie: Polémique: faut-il supprimer la mention «nation chrétienne» dans la constitution?
Protestants et catholiques divisés sur la question
Lusaka, 15 septembre 2005 (Apic) La proposition de la Commission de révision de la Constitution de supprimer la mention «nation chrétienne» dans la constitution zambienne fait bondir les Eglises et suscite un vif débat. Plus, la question divise protestants et catholiques. En première ligne, les protestants, qui s’insurgent. Quant aux catholiques, ils estiment qu’une telle suppression ne va pas rendre les gens plus ou moins chrétiens.
Les Eglises se déclarent sont en désaccord avec cette proposition. La Zambie avait été proclamée nation chrétienne par l’ancien président Frederick Chiluba en 1991. Aujourd’hui, la Commission de révision de la Constitution recommande de supprimer cette mention dans la nouvelle constitution.
Le Conseil des Eglises de Zambie (CCZ), qui regroupe des Eglises protestantes, entend faire barrage à la commission. Le porte-parole de la Conférence des évêques catholiques de Zambie minimise de son côté les craintes en déclarant que la suppression de la mention n’allait pas rendre les gens plus ou moins chrétiens.
Un point de vue que ne partage pas le CCZ, qui soutiendra le maintien de la référence à la Zambie comme nation chrétienne, a déclaré le secrétaire général du CCZ, le pasteur Japheth Ndhlovu, lors des célébrations du 60e anniversaire du Conseil le 12 septembre, selon l’agence de nouvelles ZANA,
Pour le porte-parole catholique, le Père Paul Samasumo, les Zambiens ont mal compris la signification du terme Etat laïc. «Un Etat laïc est un terme juridique qui signifie qu’un Etat est indépendant de toute religion. Laïc ne signifie pas que c’est une nation sans Dieu, immorale», a-t-il commenté au quotidien «The Post», le 13 septembre. «Nous n’avons pas besoin d’une clause juridique pour promouvoir la religion. Une nation est chrétienne en faits et non par déclaration», a-t-il ajouté. Les chrétiens représentent entre 50% et 75% des 11 millions de Zambiens, les musulmans et les hindous de 24 à 49 %. (apic/eni/pr)